Environ 200 salariés de l'usine Alstom d'Aytré près de La Rochelle ont cessé le travail ce mercredi matin pour réclamer des hausses de salaires plus importantes que celles annoncées par l'entreprise dans le cadre des négociations annuelles.
Avec une augmentation comprise entre 0,5% et 1%, les ouvriers d'Alstom s'estiment désavantagés par rapport aux sommes accordées aux actionnaires et au PDG du groupe. (respectivement 4 milliards d'euros et 4 millions selon les syndicats).La grève fait suite à un mouvement spontané des employés soutenus par les syndicats qui demandent à être entendus par la direction. Si des réponses ne leur sont pas apportées, les grévistes menacent de reconduire le mouvement. Celui-ci touche plusieurs sites de la branche transport d'Alstom.
La direction de l'entreprise a confirmé des "actions de salariés" sur les sites de Petite Forêt (Nord), Aytré, Belfort et le Creusot (Saône-et-Loire). Des débrayages ont également eu lieu à Tarbes et Petit-Quevilly en Seine-Maritime.
Un minimum de 25 euros par mois
A la suite de ces débrayages, la CGT, FO et la CFDT se réunissent ce mercredi pour décider d'un éventuel appel commun à la grève pour réclamer la poursuite des négociations annuelles obligatoires et une augmentation "au moins égale à celle de 2014."Pour 2015, l'entreprise a proposé 1% d'augmentation générale, avec un minimum de 25 euros par mois, "au lieu de 40 euros l'an dernier" selon les syndicats.
Plus pour les salariées et moins pour les actionnaires
"Les salariés sont mécontents car ils s'attendaient à avoir au moins la même chose qu'en 2014" alors qu'un super bonus de "4 millions d'euros" a été promis au PDG d'Alstom Patrick Kron s'il mène à terme en 2015 la vente de 70% des activités d'Alstom au conglomérat américain General Electric (GE), ajoute les responsables syndicaux.
France 3 Atlantique
Négociations terminées pour la direction
La direction, qui considère les négociations "terminées" à l'issue de la deuxième réunion qui s'est tenue hier, explique avoir tenu "compte de la très faible inflation (environ 0,7%) et d'un contexte très concurrentiel".Elle propose en outre 0,5% d'augmentation individuelle aux ouvriers et 1,5% aux cadres, ainsi qu'une "revalorisation des barèmes de primes et des médailles à hauteur de l'augmentation générale".
La CGT et FO réclamaient 3,4% d'augmentation générale pour 2015, "comme ce qu'a donné Alstom aux salariés en Allemagne".