Une dizaine de baleines se sont échouées lundi matin sur la plage de Calais. Sept de ces mammifères, dont un mâle dominant de 4,50 m de long et une femelle de grande taille, ont été retrouvés morts. Des biologistes du centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle sont sur place.
Deux femelles et deux baleineaux étaient encore en vie, arrosés par les pompiers qui ont mobilisé deux véhicules pour remettre à l'eau les survivantes, mais seules trois ont finalement trouvé la force de rejoindre le large.L'une des deux femelles est morte lors de cette manoeuvre. Les trois autres cétacés ont repris la mer, avec la marée haute, visiblement sans encombre : les secouristes de Calais, qui ont vérifié au large s'ils ne se trouvaient pas dans le chenal emprunté par les ferries, ont perdu leur trace.
"Il est possible qu'il s'agisse d'un échouage familial volontaire, dans le cas où le mâle dominant serait mort en mer. Le reste de la famille l'aurait alors accompagné et se serait échoué avec la marée basse", a ajouté ce spécialiste. Une autopsie devrait être pratiquée ce mardi matin sur place pour déterminer la cause de la mort, par des spécialistes de l'université de Liège. Une autopsie approfondie pourrait également avoir lieu sur le mâle et la grande femelle à Liège.Ce troupeau était en migration pélagique vers les îles Féroé, pour se reproduire et s'alimenter".
Jacky Karpouzopoulos, référent pélagique Nord du centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle.
L'Observatoire systèmes d'observation pour la Conservation des Mammifères et Oiseaux Marins - PELAGIS de l'Université de La Rochelle vient d'envoyer une équipe à Calais afin de réaliser les examens, de collecter des prélèvements et tenter d'apporter des informations sur les causes de cet échouage qui sont multiples. Elles peuvent être naturelles comme liées à un accident dû à la topographie et à la marée, ou à une pathologie .
Mais les origines de la présence d'une dizaine de baleines lundi matin sur une plage de Calais peuvent être aussi être liées "à une activité humaine ponctuellement bruyante", qui peut générer "un état de stress et de fuite vers la côte", selon les chercheurs rochelais. Aussi, des examens concernant d'éventuelles activités humaines inhabituellement bruyantes dans la zone ces derniers jours vont être effectués.
Reportage de Bernard Seitz, Pascal Mathieu et Franck Defrance :
Reportage de Bernard Seitz, Pascal Mathieu et Franck Defrance