David Collard a lui-même connu des problèmes pour se loger. Un jour, en 2014, il a donc l'idée de louer des parcelles de son terrain. Le prix est raisonnable, une annonce est passée sur le Bon Coin, et des familles arrivent de toute la France pour se poser dans ce verger, en pleine nature.
Ici les règles sont simples : pas de contrat, pas de caution, pas de bail. Mais le premier qui pose problème s'en va !
David Collard est artisan plaquiste, il était auparavant éducateur spécialisé. Il a connu les galères de logement et loue depuis deux ans des parcelles de terrain. En pleine campagne, à Cabanes, dans les Bouches-du-Rhône, près d'Avignon, ses locataires paient 200 euros par mois (s'ils en ont les moyens). Ils posent leur caravane, leur camion ou même un autocar et vivent tous ensemble, comme dans un petit camping.
Une organisation utopiste
Les Grandes Terres ne sont pas une vraie communauté, même si de quelques petites organisations permettent de se relayer, pour emmener les enfants à l'école, par exemple. Beaucoup viennent souffler ici, après des années de vie en cité, dans le béton, et une ambiance pas toujours paisible. D'autres sont plutôt "routards". Ils ont choisi cette vie depuis des années, ils vivent dans un camion et se déplacent, au gré du travail ou de l'envie.
Oui mais... le réglement
Nous avons découvert un lieu accueillant, propre, organisé et verdoyant, où vivent une quarantaine de personnes. Un lieu où les enfants grandissent à l'air libre pendant que leurs parents semblent souffler enfin. Mais ce "paradis solidaire" ne réponds pas aux normes. Le terrain est agricole, en zone inondable. Et si l'eau devenait impropre à la consommation, par exemple, c'est le maire qui en serait responsable. Nous avons donc rencontré le premier magistrat, Christian Chasson (LR). Comme il le dit lui-même, "cette initiative part d'une bonne intention". Mais sa responsabilité est engagée et il a dressé deux procès-verbaux. La présence ici est provisoire, considérée comme un tremplin.
Cette organisation utopique n'entre pas exactement dans les lois qui nous régissent, à Cabannes, comme ailleurs.