"Ce temps où des Français n'aimaient pas la France", ce qu'il faut retenir de la visite d'Emmanuel Macron dans le Vercors

Pour la première fois, un président de la République en exercice, a participé à une cérémonie d'hommage à Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme. Emmanuel Macron en a profité pour appeler à "l'apaisement" et au "rassemblement".

Emmanuel Macron a rendu, ce mardi 16 avril, un hommage inédit au maquis du Vercors dans la Drôme. Il a évoqué ce " temps où des Français n'aimaient pas la France"

"Des Français ont tué d'autres Français"

Le 16 avril 1944, le petit village de Vassieux-en-Vercors est attaqué par la milice française. Par la suite, en juillet, l'assaut sera donné par l'armée allemande.

"Ici, il y a 80 ans, des Français ont tué d'autres Français." Emmanuel Macron a rendu mardi un hommage inédit au maquis du Vercors pour rappeler aussi, lors de cette étape des commémorations de la Libération.

Le choix du 16 avril correspond à la première attaque de la milice française. "Souvenons nous aussi de ces Français, de leur choix et de leurs fautes", a déclaré entre deux bourrasques glacées et quelques flocons Emmanuel Macron, après avoir salué la mémoire de cette "République du Vercors" qui avait tenu tête à l'occupant. "Français prêts à tuer d'autres Français et avec eux, cette certaine idée de la France. Français rongés par l'esprit de défaite, inséparable de la haine de la République". "Car ce n'était pas seulement un temps où les Français ne s'aimaient pas. C'était aussi un temps où des Français n'aimaient pas la France. Oui, ceux-là n'aimaient pas la France des Lumières ou celle de 1789 et de l'An 2. Ils n'aimaient pas Voltaire, Rousseau, Hugo, Zola. Ils n'aimaient pas de Gaulle et l'esprit de résistance", a-t-il ajouté.

"Sur ce plateau, depuis toujours, la liberté est comme chez elle"

C'est la première fois qu'un président de la République participe à une cérémonie d'hommage à Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme.

La venue d'un chef de l'État à Vassieux, "c'est la moindre des choses", estime donc Daniel Huillier, 96 ans, président national des Pionniers du Vercors.

Le maquis du Vercors compta jusqu'à 4.000 hommes, dont une cinquantaine de tirailleurs sénégalais et une trentaine de lycéens polonais. Des résistants français s'étaient joints au groupe.

Le président de la République a déclaré : "sur ce plateau, depuis toujours, la liberté est comme chez elle."

"Ils avaient de 18 mois à 91 ans", a dit le maire, Thomas Ottenheimer, devant le martyrologe, un bas-relief sur la place principale recensant les victimes, dont des jeunes ont ensuite scandé les noms. Il a prôné "apaisement" et "rassemblement" car ces "noms gravés à jamais dans la pierre" montrent "où mène la haine". Charles de Gaulle n'avait fait ici qu'une halte rapide en 1963, et Nicolas Sarkozy
s'était rendu en 2009 dans le village voisin de La Chapelle-en-Vercors.

"Une petite France libre"

La tradition veut que l'on commémore à Vassieux le 21 juillet, date de l'assaut final. Un assaut particulièrement cruel de l'armée allemande qui tua dans le Vercors 840 résistants et civils.

Il a rappelé ces heures sombres, sur ce plateau Drômois, "une petite France libre" qui, selon lui, représentait "toute la France, dans sa douleur et sa grandeur".

Pour lui, le "chemin du Vercors doit être remémoré"

Celui qui monte au Vercors se souvient de ces Français, combattants, habitants, tués par les troupes allemandes et leurs complices.

Emannuel Macon, président de la République

Emmanuel Macron s'était déjà rendu au début du mois sur le plateau des Glières, autre maquis décimé, et à la maison d'Izieu, où des enfants juifs furent raflés par la Gestapo. L'apogée des commémorations aura lieu en juin en Normandie, en souvenir du débarquement allié.
Vassieux est l'une des cinq communes élevées à la dignité de Compagnon de la Libération avec Paris, Nantes, l'Ile de Sein et Grenoble.

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