Ce lundi matin, 11 décembre, s'est tenu à Valence la première réunion du Comité Local d'Aide aux Victimes (CLAV). Ce comité composé du Préfet, du procureur de la République et de la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes, vise à recenser toutes les victimes de ce drame survenu dans la nuit du 18 au 19 novembre.
Annoncé par Olivier Véran lors de son déplacement à Crépol fin novembre, le premier comité d'aide aux victimes du drame de Crépol s'est tenu à Valence ce lundi matin 11 décembre. Ce Comité est composé du Procureur de la République Laurent de Caigny, du Préfet de la Drôme Thierry Devimeux et d'Alexandra Louis, déléguée interministérielle à l'aide aux victimes. Ils ont parlé d'une même voix : il s'agit avant tout de repérer toutes les victimes de ce drame survenu dans la nuit du 18 au 19 novembre.
Identifier toutes les victimes
"Nous avons réuni ce matin l'ensemble des acteurs concernés — services de l'État, tissus associatifs et collectivités — pour voir ce qui avait été fait et identifier ce qui devait être fait dans les semaines et les mois à venir", a déclaré le préfet de la Drôme, à la presse ce matin, à l'issue de la première réunion du CLAV. L'Éducation nationale était aussi partie prenante dans ce dossier. " On s'est rendu compte collectivement que ce dossier allait s'inscrire dans un temps long. Nous sommes au début du traitement de ce drame", a ajouté ce dernier. Selon le préfet, les conséquences de ce drame sur certaines victimes "peuvent s'étaler sur 4 à 5 ans". L'objectif de ce comité : mettre en place un meilleur suivi des victimes et améliorer les dispositifs d’aide aux victimes.
Il faut être sûr d'avoir identifié toutes les victimes et d'avoir apporté des réponses à toutes ces personnes.
Thierry DevimeuxPréfet de la Drôme
"Cette première réunion a permis de voir qu'il y avait eu énormément de choses faites à chaud", a indiqué de son côté le procureur de la République, Laurent de Caigny. "On rentre à présent dans une deuxième phase : l'accompagnement dans le temps de ce dossier". Le représentant du parquet de Valence a tenu à souligner que le dossier contenait toujours des zones d'ombres : "je rappelle et c'est très important : non seulement le déroulé exact des faits n'est à ce jour toujours pas connu définitivement. Par ricochet, la liste exacte des victimes de ces faits n'est pas à ce jour fermée et établie complètement". Reprenant les propos du préfet, Laurent de Caigny ajoute : "L'un des enjeux est de s'inscrire dans ce temps plus long pour permettre de ne laisser personne à côté du traumatisme qu'il a pu ressentir à cause de ces faits".
Pour le préfet, comme le procureur ou la déléguée ministérielle : l'identification des victimes est un travail essentiel. Il a motivé ce premier comité. C'est, selon Alexandra Louis, un véritable "travail de fourmi" pour prendre en compte chaque situation et apporter un accompagnement personnalisé.
Depuis le drame de Crépol, près de 300 victimes ont été entendues, selon Alexandra Louis. Et quarante d'entre elles identifiées comme psycho-traumatisées.
"Extraordinaire mobilisation"
Si Alexandra Louis a souligné "l'extraordinaire mobilisation" des acteurs de terrain et des élus après le drame de Crépol en matière d'accompagnement des victimes durant "le temps de crise". À présent, "l'enjeu du CLAV, c'est d'organiser la suite", a répété la déléguée. "Il faut s'assurer que chaque victime puisse avoir l'accompagnement auquel elle a droit", a-t-elle martelé, faisant référence directement aux propos d'Olivier Véran.
Il y aura un prochain CLAV et il y en aura autant qu'il le faudra pour s'assurer que tous les besoins des victimes soient couverts (...) On est dans le pragmatique, on est dans la réalité. On est là pour répondre précisément aux besoins des victimes.
Alexandra LouisDéléguée interministérielle à l'aide aux victimes
Le porte-parole du gouvernement avait annoncé la mise en place de ce comité d'aide aux victimes lors de son déplacement à Crépol le 27 novembre dernier. Olivier Véran s'était rendu dans la Drôme quelques jours à peine après la mort de Thomas, 16 ans. Le drame avait ému la France entière. L'adolescent avait été victime d'un coup de couteau mortel, lors d'une fête de village dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 novembre. Une affaire qui a eu aussi des remous à Romans-sur-Isère, où le jeune homme était scolarisé. Plusieurs suspects en sont originaires.
La nécessité de mesures concrètes
La déléguée interministérielle à l'aide aux victimes, a également insisté sur la nécessité d'une coordination des acteurs de ce dossier. Mais aussi sur la nécessité de mesures concrètes. Elles sont résumées par le préfet de la Drôme. Il s'agit d'abord de réunions sur le terrain du Comité Départemental d'accès au Droit. Autre idée concrète : que les victimes puissent avoir accès au fonds de garantie.
Un prochain CLAV a été annoncé pour la fin du mois de janvier.