Le collectif grenoblois Alliance citoyenne annonce saisir le Défenseur des droits sur la question du burkini après l'opération coup de poing menée par une quinzaine de femmes en juin. Les militants réclament l'autorisation de ce maillot de bain couvrant dans les piscine publiques.
"Grenoble sera-t-elle la première municipalité de France à se voir épinglée par le Défenseur des droits pour ses règlements intérieurs discriminatoires ?" : les militants d'Alliance citoyenne se posent la question, dans un communiqué diffusé mardi 30 juillet. L'association qui milite notamment pour le droit de porter le burkini dans les piscines municipales de Grenoble a annoncé saisir le Défenseur des droits, affirmant avoir "peu de doute" sur l'issue de son enquête."Il donnera raison à ces femmes, comme il l’avait déjà fait en décembre dernier, jugeant discriminatoire le refus d’accès d’une femme en maillot couvrant dans un établissement privé", espèrent les membres du collectif dans un post Facebook. Leurs poursuites devant cette autorité administrative indépendante font suite à la vive polémique déclenchée fin juin, quand une quinzaine de femmes vêtues de maillots de bain couvrants avaient pénétré dans la piscine Jean-Bron à Grenoble.
Elles expliquaient vouloir "défendre la liberté de religion et leur liberté de femmes de couvrir ou de découvrir leur corps" en "s'inspirant de Rosa Parks". Face à l'ampleur de la polémique, plusieurs membres du gouvernement avaient pris position, estimant que la réglementation sur le burkini devait émaner de la municipalité. Un point que le maire de Grenoble Eric Piolle conteste, parlant d'"hypocrisie d'Etat".
Les militants d'Alliance citoyenne disent maintenant avoir saisi le Défenseur des droits "face (au) refus de dialoguer" de la municipalité. Interpellé en conseil municipal, Eric Piolle avait estimé que "le règlement intérieur devait être respecté", sans prendre clairement position dans le débat. "Voulez-vous être celui dont on retiendra qu’il est le premier Maire de France à avoir instauré une présence de policiers à l’entrée des piscines, pour contrôler la façon dont les femmes sont vêtues ?", questionne encore le collectif grenoblois.
D'après un courrier diffusé par l'association, l'enquête du Défenseur des droits est en cours. En décembre 2018, l'autorité administrative avait déjà été saisie après qu'une femme en burkini soit entrée dans une piscine municipale. L'enquête avait rejeté les considérations d'hygiène et de sécurité invoquées par l'établissement et donné raison à la plaignante. La piscine avait dû modifier son règlement intérieur "afin de le rendre non-discriminatoire".