Les rangs des "gilets jaunes" grenoblois sont aussi garnis que la semaine dernière pour le 15e week-end de manifestation. Mais une figure du mouvement en a été absent : Julien Terrier, maintenu en garde à vue jusqu'à 16h ce samedi. Et l'organisation du cortège semble en pâtir.
Les manifestations de "gilets jaunes" se suivent et se ressemblent à Grenoble. Ils se sont donné rendez-vous devant la Tour Perret autour de 13h, ce samedi 23 février, avant de défiler dans le centre-ville. Ils étaient environ 500, comme le week-end dernier.
Mais on notera un changement majeur : l'absence de leur leader, Julien Terrier et d'une autre figure du mouvement, Jérôme Bouzendorffer, tous deux interpellés ce matin. Les deux hommes ont été maintenus en garde à vue à la gendarmerie de Meylan jusqu'à 16h15, nous apprend le procureur de la République de l'Isère. "Un rappel à la loi leur a été notifié à ma demande par les enquêteurs", annonce Éric Vaillant. Mais leur absence s'est fait ressentir dans l'organisation du cortège grenoblois.
Les manifestants semblaient avoir du mal à établir une stratégie, leur parcours était improvisé et modifié en fonction des forces de l'ordre. Ils ont d'abord défilé vers le parking Chavant avant de se diriger vers la place Grenette.
Sur les pancartes, on lisait des messages comme "Ni sexistes, ni homophobes, ni racistes, ni antisémites chez les Gilets jaunes", en réaction à la multiplication des actes de malveillance dans la région. Dernier fait en date à Grenoble où une oeuvre d'art a été taguée de messages racistes et injurieux.
Une interpellation a eu lieu vers 15H30, un jeune soupçonné d'avoir lancé des projectiles sur la façade d'un commerce. Pour l'heure, le cortège défile toujours dans le calme. Il n'y a eu ni affrontement ni tirs de lacrymogènes.
Vers un 16e week-end de mobilisation
Une action prévue ce samedi matin a en revanche été avortée par les forces de l'ordre. Les manifestants avaient prévus de mener une opération "péage gratuit" à Voreppe, mais les gendarmes ont empêché les "gilets jaunes" d'accéder aux barrières. A noter que depuis vendredi soir, la situation est compliquée sur les routes iséroises et jusque dans les Alpes à cause du premier chassé-croisé de l'année.
La grosse mobilisation du jour a lieu à Clermont-Ferrand où convergent actuellement des "gilets jaunes" de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes. Peu après 15h, la préfecture du Puy-de-Dôme estimait le nombre de manifestants à 2 500 alors que les premiers affrontements commencent à éclater.
Et à Grenoble, cette semaine encore, tous les participants le maintiennent : ils seront de nouveau présent la semaine prochaine. Contre la vie chère, pour la hausse du pouvoir d'achat, en faveur du référendum d'initiative citoyenne (RIC)... entre autres revendications.