La condamnation des membres d'un vaste réseau de drogue opérant dans le quartier de l'Alma (Grenoble), en octobre 2023, a redistribué les cartes du trafic. Depuis, des bandes rivales s'affrontent pour prendre le contrôle du territoire, et quatre fusillades ont eu lieu. La préfecture a annoncé par communiqué, samedi 11 mai, qu'elle allait renforcer la présence policière sur les lieux.
Depuis le mois d'octobre 2023, le quartier de l'Alma, à Grenoble (Isère) a été le théâtre de quatre fusillades. Dernier épisode en date : jeudi 9 mai, un jeune homme de 24 ans a été la cible de plusieurs coups de feu, dans les jambes, le dos et les fesses. En réponse à cette série d'évènements, le préfet de l'Isère a annoncé, via un communiqué, que l'Alma ferait "l'objet d'une présence policière renforcée pour assurer la sécurité des habitants", samedi 11 mai.
"La détermination est totale pour poursuivre les auteurs de ces coups de feu", a-t-il ajouté, avant de rappeler "que les consommateurs de drogue de tous horizons ont leur part de responsabilités dans cette situation car ils alimentent le trafic, enrichissent les trafiquants et contribuent à dégrader la vie quotidienne des riverains, premières victimes de la présence de points de deal".
Une lutte de territoire
Pour l'heure, aucune information n'a été communiquée quant au nombre de nouveaux agents qui seraient mobilisés dans cette opération, ni sur sa date de mise en œuvre. Le quartier de l'Alma est l'une des plaques tournantes du trafic de drogue dans la capitale des Alpes.
À plusieurs reprises, les forces de l'ordre y ont démantelé d'importants réseaux. En 2021, l'enquête menée par la police avait démontré que le trafic de stupéfiants y générait un chiffre d'affaires moyen de 20 000 euros par jour, soit 7,3 millions d'euros par an.
Plus récemment, en octobre 2023, les membres d'un vaste réseau opérant à l'Alma avaient été traduits en justice. Vendeurs, guetteurs, chefs de gang : au total, treize personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de 12 mois à 8 ans de réclusion criminelle. Le ministère public soulignait à l'époque l’importance de cette affaire "hors du commun" dans laquelle apparaissaient "tous les aspects et tous les niveaux de ce trafic de stupéfiants".
Passé ce coup de filet de grande ampleur, des bandes rivales ont continué à se disputer ce territoire très lucratif, lors de règlements de compte armés. Une première fusillade avait éclaté, deux mois à peine après la fin du procès, autour de la place Edmond Arnaud, sans faire de victime.
Deux hommes, connus pour leur lien avec le trafic de l'Alma, avaient été interpellés fin décembre en possession d'une kalachnikov et de deux armes de poing. Fin avril, un jeune homme, connu de la justice pour trafic de drogue, a lui aussi été blessé par balle place Edmond-Arnaud.