Témoignage. Ils ont rejoint Marrakech à vélo depuis Clermont : "C'est la meilleure façon de voyager"

Publié le Écrit par Lisa Douard

Voyager à vélo jusqu'au Maroc depuis Clermont-Ferrand. L'idée peut sembler un peu folle, pourtant Hélène et Antoine l'ont fait. Ils nous racontent ce périple hors normes de 4 000 km, au plus près de la nature.

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Prendre son vélo, quelque 50 litres de bagages et pédaler. Au départ de Clermont-Ferrand, Antoine Bussier et Hélène Gapanowicz ont traversé 4 pays pour rejoindre Marrakech. Un périple de 4 000 km et 70 jours. Hors normes. "On ne voulait pas prendre l'avion ou la voiture, que l'on voit comme des contraintes. Il n'y a pas seulement des motivations écologiques derrière ce choix", raconte le couple pour qui le voyage à vélo est tout simplement une philosophie. 

L'obligation de prendre le temps

À 10 ou 20 km/h sur les jolis chemins boisés et petites routes, "on vit au rythme de notre corps et du soleil", disent-ils. Le vélo oblige à ralentir. Prendre le temps d'observer les paysages, comme ceux du Massif Central où a commencé leur aventure. "Je suis née dans le Puy-de-Dôme. C'est un endroit qui correspond bien à cette manière de voyager. C'est beau, sauvage, calme", détaille Hélène. 

Dans ce coin de France, les deux cyclotouristes – comme on appelle ces adeptes du tourisme à vélo – de 36 et 41 ans ont vécu plusieurs jours en autonomie totale. "Cela fait partie de l'aventure. Il faut parfois prévoir de l'eau et de la nourriture, car dans certains endroits peu habités, il n'y a quasiment rien", se souviennent-ils. C'était également le cas dans le désert des Bardenas, en Espagne, où ils ont filé après avoir sillonné les gorges du Tarn et les ruelles bordées de maisons blanches à Cadaquès. 

À vélo, les paysages défilent à une vitesse normale, moins rapide que la voiture ou le train. C'est la meilleure façon de voyager. On fait attention aux détails, on écoute la nature.

Antoine et Hélène

Cyclotouristes depuis 7 ans

Donner envie de voyager à vélo 

Une caméra à la main, fixée sur leur casque ou à un drone, Antoine et Hélène ont presque tout filmé de leur expédition. Ils ont récemment partagé la vidéo, proche du film documentaire, sur leur chaîne Youtube, pour "parler des liens qui nouent les humains entre eux et donner envie de partir voyager à vélo".

Un de leurs coups de cœur du voyage : les plages de Nazaré au Portugal, prisées par les surfeurs. La première grosse vague de la saison est survenue le jour de leur arrivée. De quoi laisser un souvenir particulier de cette étape, l'une des dernières avant d'arriver au Maroc. "Tous ces voyages nous marquent. Il y a des moments spéciaux, des rencontres imprévues", confie Antoine.

On se rend compte que le vélo est vecteur social, il suscite la curiosité et permet d'engager plus facilement la discussion. C'est comme ça qu'un jour, on s'est retrouvés invités à un barbecue chez un inconnu que l'on avait croisé à la sortie d'un supermarché !

Antoine et Hélène

Cyclotouristes

Improvisation et liberté

Le couple installé à Grenoble pratique le cyclotourisme depuis 7 ans. En 2018, Antoine et Hélène avaient relié Tokyo à Hiroshima au Japon : 1 400 km. Lorsqu'en 2022, ils ont cherché une destination au soleil pour des vacances en octobre, le Maroc s'est vite imposé. "Comme on avait déjà de l'expérience sur des longs trajets, la préparation a été rapide. On a travaillé une dizaine d'heures sur l'itinéraire. Dans ce mode de voyage, il y a une grande part d'improvisation. La flexibilité donne une sensation de liberté, c'est ce qui est agréable", considèrent-ils. 

Entre Clermont-Ferrand et Marrakech, ils ont dormi une cinquantaine de fois en bivouac. De temps en temps, les aventuriers s'offrent une nuit sous un toit pour recharger les batteries et rencontrer des habitants des villes et villages traversés. "On ne s'oblige pas de tout faire à vélo. On prend d'autres modes de transport, comme le train que l'on utilise comme un joker pour passer un épisode météorologique difficile par exemple", détaillent-ils. 

Sur les routes, le couple de "bikepackers" croise de plus en plus de fans de vacances sans voiture ni avion, parfois sur de longs itinéraires comme les rives de la Loire. "Il y a très clairement une tendance pour ce mode de voyage. Mais en France, les cyclistes ne sont pas toujours bien vus alors que dans d'autres pays tout est fait pour leur faciliter la vie", songent Antoine et Hélène, qui n'iront pas si loin pour leur prochain tour. Cap sur la Corse, en fin d'année. 

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