Témoignages. Une nuit sur un point de blocage avec les agriculteurs en colère

Publié le Écrit par Maxime Vanoudendycke et Solenne Barlot
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Troisième jour de blocage sur l'A71 à Clermont-Ferrand, où les agriculteurs ont installé un barrage au niveau du Brézet sur lequel les manifestants se relaient jour et nuit. Dans la nuit de jeudi à vendredi 26 janvier, les agriculteurs rencontrés étaient combatifs.

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Il y a plus de déception que de désespoir, comme un sentiment de trahison et d'abandon dans les rangs des agriculteurs en colère qui ont passé la nuit de jeudi à vendredi 26 janvier sur le blocage de l’autoroute A71. Victimes d'une transformation forcée vers une agriculture toujours plus verte, plus réglementée, qui pèse au quotidien, ils sont à bout, explique Eric Vindiollet, viticulteur à Saint-Maurice-ès-Allier (Puy-de-Dôme) : “C'est insidieux, ce n’est pas perceptible, mais on a toujours ça dans un coin de la tête en disant : Est-ce-que je fais bien ? Est-ce qu'il n'y a pas trop de vent pour traiter ? Est-ce que c'est la bonne hydrométrie ? Est-ce que c'est le bon stade ? On a tout ça, toutes ces contraintes.” 

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Troisième jour de blocage sur l'A71 à Clermont-Ferrand, où les agriculteurs ont installé un barrage au niveau du Brézet sur lequel les manifestants se relaient jour et nuit. Dans la nuit de jeudi à vendredi 26 janvier, les agriculteurs rencontrés étaient combatifs. ©M.Van Oudendycke/M.Verlaine/P.Raclet/France 3 Auvergne

Obtenir un meilleur accompagnement

Nombreux sont ceux à reconnaître pourtant, que l'agriculture doit évoluer. Elle le fait depuis des dizaines d'années. Mais aujourd'hui, ils ne veulent plus avancer tout seuls. “On a le sentiment de faire notre part du job dans le sens où on a fait des efforts nécessaires même s’il faut encore avancer encore un peu plus. Ils veulent qu'on fasse décroître notre consommation de produits phytos de 50%. Mais encore faut-il qu'on ait un accompagnement là-dessus. On ne peut pas nous laisser sans solution de remplacement », dénonce François Coutarel, céréalier à Bouzel (Puy-de-Dôme).

Garder des producteurs en France

Comme un symbole, la ruralité est venue s'emprisonner sous ce pont de béton, l'horizon est réduit, les perspectives manquent et, lentement, les bras aussi. “Depuis 2016, on perd 2 000 éleveurs par an. On a perdu 150 000 bovins, on est en train de perdre la richesse de la France et on ne perd pas forcément de la consommation. Donc ça veut dire que derrière, c'est de la viande d'importation qui sera de très mauvaise qualité ou de moins bonne qualité, qui va rentrer en France pour nourrir les Français. Est-ce que c'est ça que le gouvernement veut ? Je ne sais pas », regrette Angélique Delaire, éleveuse de veaux à Augerolles dans le Puy-de-Dôme. Le déclin, ces agriculteurs le refusent. Malgré le ras-Le-bol, il reste encore la passion et la fierté du travail de la terre. Les plus engagés disent qu'ils font aussi cela pour la France, les plus terre-à-terre rappellent qu'ils veulent juste pouvoir vivre de leur métier. 

 

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