Des écoles occupées, un gymnase utilisé, une église ouverte, à Lyon les actions se multiplient pour héberger en urgence les familles sans abris. Pendant les vacances de Noël, la municipalité annonce offrir 40 000 euros pour loger à l'hôtel une cinquantaine d'enfants et leurs parents. Un répit de courte durée.
Depuis les vacances de la Toussaint, trois familles dorment dans une école du 8ᵉ arrondissement. Selon le Collectif "Jamais sans toit", 331 enfants vivent à la rue dans la métropole lyonnaise qui vivent à la rue. Pour donner un abri à ces familles, plusieurs établissements scolaires sont occupés la nuit avec l'aide du corps enseignant et des parents d'élèves.
Un toit pour Noël
Parmi ces familles qui dorment dans les écoles, une partie va pouvoir dormir à l'hôtel pour les fêtes de fin d'année. La ville de Lyon a débloqué une enveloppe exceptionnelle de 40 000 € pour loger une cinquantaine d'enfants. "On a la chance d'avoir pu réserver des chambres dans le même espace, avec des tarifs intéressants, explique Sandrine Runel, adjointe au Maire de Lyon déléguée aux solidarités et à l'inclusion sociale. Les familles seront dans des studios hôteliers et pourront cuisiner pendant les vacances scolaires."
Deux semaines de répit, mais qui interroge sur la suite pour les enfants. "L'hébergement n'est pas la compétence de la ville, mais de l'État, tient à rappeler l'élue. À partir du lundi de la rentrée, la prise en charge à l'hôtel se termine, nous ne savons pas ce que feront les familles, si ce n'est se retrouver à nouveau à la rue."
"C'est juste mettre un pansement"
Aujourd'hui, 13 écoles sont occupées à Lyon, pour 50 enfants hébergés. "Je rêve d'un logement", explique simplement une maman sans domicile, qui a deux enfants de quatre et dix ans. Elle témoigne de la difficulté de vivre dans la rue ou dans des lieux occupés "Il n'y a pas de bureau pour qu'ils puissent faire les devoirs, ils dorment par terre dans les couvertures."
"On salue évidemment la décision de la mairie de mettre à l'abri une partie des enfants des écoles occupées pour deux semaines, explique Juliette Meurtin, parent d'élève et membre du collectif " Jamais sans toit". Mais si les familles doivent retourner dans les écoles à la rentrée, on n'aura rien réglé, c'est juste mettre un pansement."
Grégory Doucet, le maire de Lyon a co-signé une tribune lundi 9 octobre avec d'autres maires, annonçant attaquer l'État en justice pour son manque d'action dans la prise en charge des sans-abris.
Propos recueillis par Jean-Marc Nouck-Nouck