Automobile : les sous-traitants vont mal, certains jouent leur survie.

Les sous-traitants dans le secteur de l'automobile sont touchés de plein fouet par la crise de l'automobile. Pour un emploi chez un constructeur de voiture, on compte deux ou trois emplois chez les sous-traitants. L'inquiètude augmente. Papier d'analyse de l'AFP.

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Les emplois dans la sous-traitance automobile - 260.000 personnes fin 2010 - suivent la même courbe déclinante que les effectifs
dans l'Hexagone de PSA et Renault, qui privilégient la proximité pour leurs principaux fournisseurs. Ce chiffre, qui ne comprend pas les constructeurs, était de 320.000 en 2005, selon les données du Comité des constructeurs automobiles français (CCFA). La chute s'explique par l'effet domino des plans de suppressions de postes ces dernières années chez Renault et PSA, ce dernier ayant encore annoncé son intention de réduire son effectif hexagonal de 8.000 postes.

Casse sociale attendue 
 
"Fatalement, il y aura de la casse sociale chez les équipementiers qui travaillent pour PSA", avance Carlos Da Silva, analyste au cabinet IHS Automotive. "Pour un emploi chez un constructeur, il y en deux ou trois chez les sous-traitants qu'ils soient de rang 1, 2 ou 3", rappelle-t-il.
 La chaîne en amont des constructeurs va des principaux équipementiers (88.000 salariés) aux activités de mécanique (76.000 emplois), de pneumatiques et caoutchouc (34.000), de plasturgie (25.000), d'électronique (20.000), de fonderie (16.000) et de verre (1.000).
L'usine PSA de Poissy (Yvelines) récupérant toute la production de la C3 après la fermeture d'Aulnay (Seine-Saint-Denis, 3.000 salariés), "une partie des sous-traitants va effectivement pouvoir se reporter sur Poissy", confirme Carlos Da Silva.
Mais pour Rennes, qui va perdre 1.400 emplois en CDI, "beaucoup de sous-traitants installés aux portes de l'usine ne pourront pas reporter leur production ailleurs", souligne l'analyste. "La logique industrielle des dix dernières années a été de faire un grand pôle
usine, avec une usine d'assemblage et tout autour d'autres usines qui la fournissent, le constructeur privilégiant la proximité pour gérer plus finement ses besoins", explique M. Da Silva. D'où l'implantation à l'étranger d'une partie des sous-traitants lorsqu'un constructeur
délocalise. "Cela a encore été le cas au Maroc, où Renault a embarqué avec lui des équipementiers",
note Carlos Da Silva.
                    
Certains équipementiers se battent pour leur survie
                     
La taille des fournisseurs est un élément clé dans leur capacité à encaisser une soudaine perte de marché.
Selon la CFE-CGC métallurgie, "les équipementiers de rang 1 sont dans la course internationale, les équipementiers de rangs 2 et 3 se battent pour leur survie".
Même analyse de Philippe Portier (CFDT métallurgie): "Chez les petits sous-traitants, la capacité d'internationalisation et d'innovation est bien moindre et ils dépendent beaucoup des fabricants français."
En 2008/2009, les gros équipementiers n'avaient pas échappé à de fortes restructurations. "C'était une crise financière, plus personne n'arrivait à se financer à court terme, là on est dans une crise plus normale de la demande" en Europe, détaille Carlos Da Siva.
Face à l'hécatombe de 2009, le gouvernement avait lancé les Etats généraux de l'automobile, puis la plate-forme automobile (constructeurs/sous-traitants) et un fonds de modernisation des équipementiers. "On a une vision plus claire du secteur mais depuis 2009 pas grand chose n'a bougé",
estime Jean-Yves Sabot de FO-Métaux, appelant à plus de volontarisme pour "ancrer les emplois de la filière en France".
Pour Philippe Portier, il faudrait encore "réviser la relation donneurs d'ordre/sous-traitants".

Le plan automobile très attendu

Dans ce contexte, le secteur attend beaucoup du plan d'aide à la filière élaboré par le gouvernement et dévoilé mercredi.
L'aide au développement des véhicules propres est l'un des axes annoncé. Mais, note Carlos Da Silva, "même dans les hypothèses optimistes, l'hybride ou l'électrique seront encore très minoritaires à l'horizon 2020". "On ne peut donc pas restructurer l'industrie des équipementiers français qu'autour de ça", conclut-il.
 

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