La semaine qui commence s'annonce chargée en rendez-vous pour l'avenir de PSA.
Nombreuses entrevues
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reçoit en ce moment à Matignon le président
du directoire de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, deux jours avant la présentation,
en Conseil des ministres, d'un plan de soutien à la filière automobile.
La semaine qui s'ouvre est cruciale pour Peugeot dont l'annonce du plan de restructuration
a bouleversé le calendrier social du gouvernement et continue de susciter de nombreux
commentaires et interrogations dans la classe politique sur l'avenir de la filière
automobile en France et en Europe.
La rencontre entre Jean-Marc Ayrault et Philippe Varin, prévue à 15H00, intervient
peu après que le constructeur automobile français et le groupe japonais Toyota
ont annoncé un accord de coopération.
Cet accord prévoit que PSA construira des véhicules utilitaires légers pour Toyota,
ce qui pourrait être un signe favorable pour l'avenir du site de Sevelnord, à Hordain
(Nord). C'est d'ailleurs ainsi que Jean-Louis Borloo, député du Nord et président du groupe
"Union des Démocrates et Indépendants" (UDI) à l'Assemblée nationale, l'a analysé,
en se félicitant aussitôt de cet accord, dont l'importance est "considérable pour
la région".
Ces développements interviennent alors que le ministre du Redressement productif
doit présenter mercredi en Conseil des ministres un plan de soutien à la filière
automobile. Arnaud Montebourg avait dévoilé dès le 18 juillet les grandes lignes de ce plan,
qui passera par un "soutien massif" aux véhicules "innovants et propres", en échange
de "contreparties".
Stratégie
Renault a fait de l'électrique un axe majeur de son développement, tandis que
PSA privilégie l'hybride. L'idée d'une nouvelle prime à la casse a en revanche été écartée.
Juste avant le Conseil des ministres, M. Ayrault recevra mercredi à 8H00 Carlos
Ghosn, patron de Renault-Nissan, puis le même jour à 18H30, Louis Schweitzer, président
d'honneur de Renault. De son côté, Arnaud Montebourg revevra jeudi le président du conseil de surveillance
de PSA Peugeot Citroën, Thierry Peugeot.
Peu après l'annonce du plan de restructuration, qui prévoit la suppression de
8.000 emplois et la fermeture en 2014 du site d'Aulnay (Seine-Saint-Denis), M.
Montebourg s'était montré très sévère à l'égard de la famille Peugeot et avait
remis en cause la stratégie du groupe.
Réactions nombreuses
Une critique qui a suscité moult commentaires de l'opposition qui s'en est inquiétée.
"Le comportement de M. Montebourg peut décourager des investisseurs", a répété
lundi l'eurodéputée UMP Rachida Dati sur Europe 1. "PSA est une entreprise cotée et quand on est une entreprise cotée, on rend des
comptes (...) Et s'il y a des dysfonctionnements, la justice doit être saisie.
Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-elle ajouté.
Le président des députés socialistes, Bruno Le Roux, a souligné sur RTL que "s'il
y avait demain de l'argent public, cela ne peut pas être de la prime à la casse
et cela ne peut pas être des primes ou des dispositifs qui n'ont pas rempli leur
devoir d'efficacité". Il a souhaité qu'un texte de loi, déposé par les socialistes en février dernier,
sur la reprise des sites industriels, puisse revenir "le plus vite possible" devant
l'Assemblée. Ce texte, a-t-il rappelé, oblige les groupes à "regarder les propositions de reprise"
lorsqu'ils veulent "se séparer d'un site industriel pourtant rentable".
"On a financé (la filière auto) exactement comme la sidérurgie. On a mis des milliards
sans se préoccuper de ce que les groupes industriels en faisaient", a déploré sur
France 2 le secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), Pascal Durand.
L'ex conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino (UMP), a dénoncé sur BFM TV et
RMC la politique d'un euro fort qui "a mis l'industrie à genoux". "Si l'Europe
veut défendre son industrie, a-t-il dit, elle ne s'ouvre pas sans contrepartie
(et) elle fait une politique monétaire raisonnable".
(D'après AFP)