Forts d'une pétition qui a recueilli 4200 signatures, les personnels de la Roseraie sont dans la rue depuis 14 heures. Une manifestation qui pourrait fort bien les conduire jusqu'à la RCEA, afin de bloquer la circulation.
Le personnel a donc décidé d'exprimer sa colère dans la rue après une rencontre tendue avec la député PS Edith Gueugneau, à l'issue de laquelle celle ci avait finalement annoncé qu'elle ferait tout à l’Assemblée nationale pour faire casser cette décision.
Reste que la clinique de la Roseraie sera effectivement fermée à compter d'aujourd'hui midi. Il reste actuellement 13 patients hospitalisés. Cinq seront transférés à l'hôpital de Paray, et les huit autres seront dirigés sur des Centres de rééducation où renvoyés à leur domicile pour ceux dont l'état le permet.
Rappel des faits :
L'Agence régionale de santé (ARS) a rejeté le 26 octobre la demande de renouvellement de l'autorisation de chirurgie de l'établissement, l'obligeant à cesser toute opération à compter du 31 octobre. Or la chirurgie constitue l'essentiel de l'activité de cette clinique de 90 lits, qui emploie 65 salariés et accueille 25 médecins libéraux.
Dans sa décision, l'ARS rappelle que le schéma régional d'organisation des soins de Bourgogne prévoit de "mettre en place un seul plateau
de chirurgie" à Paray-le-Monial, où cohabitent l'hôpital public et la clinique. "On est sur un bassin de population de 80.000 habitants, ce qui n'est pas suffisant pour deux plateaux de chirurgie. Les blocs ne tournent pas au maximum et les deux établissements sont en difficulté financière", a déclaré Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins à l'ARS de Bourgogne.
Les tentatives de rapprochement public-privé n'ayant pas abouti, l'ARS a tranché en faveur du centre hospitalier.
"L'hôpital a déjà l'autorisation de maternité; donc il n'était pas envisageable de lui retirer l'autorisation chirurgicale en raison des urgences obstétriques",
a avancé M. Jaffre.
"Une victoire du service public", pour la députée PS Edith Gueugneau
"Si l'autorisation restait à la clinique, c'est l'hôpital qui en aurait été privé dans trois ans et 650 emplois supprimés", avait réagi la députée PS de Saône-et-Loire Edith Gueugneau le soir de la décision, parlant même de "victoire du service public".
Les responsables de la clinique s'étaient alors émus que la parlementaire "ne manifeste aucune préoccupation pour le devenir des personnels".
Le groupe Vitalia, dont fait partie la clinique, a indiqué qu'il s'apprêtait à déposer un recours en référé devant le tribunal administratif.