Le Ministre Arnaud Montebourg, présent à l'audience, et l'ex-candidate verte à la présidentielle, Eva Joly, étaient jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation après une plainte déposée par Florence Woerth.
La relaxe a été requise pour Arnaud Montebourg et Eva Joly.
Ce procès se déroule en marge de l'affaire Béttencourt. Le Ministre du Redressement Productif s'est retrouvé sur le banc des prévenus.
A l'époque des faits reprochés, il était député PS de Saône-et-Loire, alors dans l'opposition.
Eva Joly, était représentée par son avocat, de même que Mme Woerth. Quatre journalistes, deux de Mediapart et deux de l'Express.fr sont également poursuivis et ont obtenu la relaxe.
Les faits
En juin 2010, Arnaud Montebourg avait évoqué dans L'Express.fr un présumé conflit d'intérêts entre les fonctions de Mme Woerth comme gérante de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, et celles de son mari Eric Woerth, ex-ministre du Budget. Ses propos avaient été repris par Mme Joly dans Mediapart.
Quelques jours plus tard, l'épouse d'Eric Woerth, alors ministre du Travail, avait porté plainte pour diffamation contre le député et l'ancienne juge afin, selon son avocat, de "manifester son souci de vérité et de transparence".
Arnaud Montebourg avait maintenu ses propos, dont il affirme pouvoir apporter les preuves. Dans l'entretien incriminé, il déclarait: "nous avons un ministre du Budget, en même temps trésorier de l'UMP, dont la femme travaille à organiser la fraude fiscale de Mme Bettencourt".
"Ce sont des propos que j'assume entièrement", a-t-il dit. "Ils sont extrêmement forts", mais "sont en rapport avec la réalité du dossier" et "étaient nécessaires" à cette époque, a-t-il estimé.
Un détective privé comme témoin
Le ministre a fait citer comme témoin un détective privé, qui a expliqué au tribunal avoir mené en Suisse une enquête prouvant, selon lui, que Mme Woerth n'était pas allée que deux fois dans ce pays comme elle l'affirme.
La décision a été mise en délibéré à l'issue de l'audience au 15 janvier.
(avec AFP)