Le gouvernement demande aux pôles de compétitivité de focaliser leur énergie sur les retombées économiques.
Les pôles de compétitivité, qui bénéficient de financements publics, ont été appelés par le gouvernement et des analystes à se concentrer sur l'efficacité économique de leurs innovations. "Les pôles de compétitivité doivent maintenant focaliser leur énergie sur les retombées économiques, l'industrialisation et la diffusion des innovations dans les produits et services", ont déclaré les ministres Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin dans un communiqué commun mardi 4 décembre 2012, à l'issue de la 11e journée nationale des Pôles de compétitivité qui s'est tenue à Bercy.Le gouvernement réitère ainsi un des points de son Pacte pour la compétitivité et l'emploi présenté le 6 novembre dernier, qui dit plus clairement au sujet des pôles : "Leurs projets seront désormais évalués sur leurs retombées économiques et la diffusion des innovations dans les produits et services".
Le principe des pôles de compétitivité a été lancé en 2004. Cela consiste à rassembler des entreprises, des laboratoires de recherche et des établissements de formation sur un territoire bien identifié et autour d'une thématique précise. Un pôle de compétitivité a pour but de soutenir l'innovation et de favoriser le développement de projets collaboratifs de recherche et développement (R&D) innovants. Ce dispositif crée ainsi de la croissance et de l'emploi. La France compte 71 pôles de compétitivité, dont deux en Bourgogne : le pôle "Vitagora : Goût Nutrition Santé" qui travaille autour de l'agro-alimentaire et le pôle nucléaire Bourgogne.
L'organisation de ce réseau est aujourd'hui remise en question. Dans un rapport publié mardi 4 décembre 2012, l'Institut de l'entreprise préconise la concentration des pôles de compétitivité. Selon le rapport, il faudrait réduire les pôles à une dizaine et les spécialiser dans des technologies dont les débouchés commerciaux sont les plus porteurs. Selon l'Institut, la vision d'une politique centralisée conduite d'en haut était "pertinente dans le contexte d'après-guerre" mais est aujourd'hui dépassée, "dans une économie soumise à forte concurence".
Les chiffres témoignent de cette évolution : les pôles de compétitivité représentent aujourd'hui 1,5% des brevets, 4,5% des dépenses de recherche et développement et 5% des créations d'entreprises innovantes, cite-t-il. "Sur 85 technologies d'avenir, seules treize sont correctement couvertes par les pôles", assure l'Institut, alors que la France est compétitive dans trente-cinq.
L'Institut de l'entreprise regrette le "saupoudrage" et la "dispersion" des financements. Ce phénomène est encore aggravé par l'existence à l'échelon local de dispositifs "qui se superposent au dispositif national". "Il est donc urgent que l'Etat renouvelle sa vision stratégique et concentre son financement sur quelques technologies d'avenir", estime-t-il. Le rapport suggère d'opérer une "sélection faite sur la base des écosystèmes d'ores et déjà les plus performants et les plus engagés à l'international et non d'un choix a priori et de nature politique".