Les toits polychromes sont si fameux en Bourgogne qu'on parle aujourd'hui de "toits bourguignons". Pourtant, ils ont fait l'objet de peu d'écrits. Un livre de référence vient de leur être consacré
"Les toits polychromes de Bourgogne, 8 siècles d'histoire" est l'œuvre de Catherine Baradel-Vallet, une universitaire qui étudie les toits bourguignons depuis 22 ans et leur a consacré une thèse en 2007. Son ouvrage est l''occasion de dépoussiérer nos connaissances et de régler leur compte à quelques idées reçues, mais aussi et surtout l'occasion de découvrir ou redécouvrir certains joyaux de notre patrimoine architectural.
L'hôtel Dieu à Beaune, le château de La Rochepot, la cathédrale Saint-Bénigne et l'Hôtel de Voguë à Dijon… tous ces toits sont connus dans toute l'Europe. Ils sont même emblématiques du patrimoine bourguignon. Ils sont constitués de tuiles vernissées ou glaçurées, des tuiles en terre cuite recouvertes d’une glaçure à base de plomb ou d'étain et qui prennent leur couleur après cuisson au four.
La technique du vernissage est connue depuis les Romains, qui dès le Ier siècle après J.C, l'utilisaient pour certaines poteries culinaires de qualité. Elle est utilisée à la fin du XIIème siècle en Normandie et en Ile-de-France, elle suit en fait le développement de l'architecture gothique. Ce n'est qu'au XIVème siècle qu'elle arrive en Bourgogne où elle devient très populaire, jusqu'au XVIIIème siècle. Puis les toitures polychromes connaissent un nouvel essor en Bourgogne et à travers toute l'Europe à la fin du XIXème et jusque vers 1940. Les architectes aiment orner les toits de tuiles colorées même pour la restauration des toits des églises. Mais les motifs changent et sont plus épurés, plus géométriques.