La création d'un fonds dédié au soutien des petits acteurs du nucléaire français, derrière des géants comme Areva ou EDF, va être annoncée mardi 29 janvier 2013, à Montbard, en Bourgogne. Objectif : créer 110 000 emplois d'ici 2020.
L'annonce officielle doit avoir lieu à l'occasion d'un comité stratégique de la filière, en présence notamment du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et de la ministre de l'Ecologie Delphine Batho. Ce comité se tiendra sur le site de Valinox Nucléaire, à Montbard. L'usine, qui fabrique des tubes en acier sans soudure, vient d'annoncer qu'elle a obtenu six commandes en France et en Asie pour la livraison de tubes pour centrales nucléaires. Ces commandes représentent plus d'un an de charge pour l'usine de Côte-d'Or.
Ce Fonds de modernisation des entreprises nucléaires (FMEN), doté de 153 millions d'euros, aura vocation à prendre des participations dans les petites et moyennes entreprises du secteur. Le fonds sera abondé par des poids lourds du secteur, à savoir Vinci, Eiffage, Alstom, Areva et EDF, mais aussi par le Fonds stratégique d'investissement (FSI), a précisé le ministère, sans dévoiler quelle part du financement assurera chacun d'entre eux. Selon le quotidien Le Monde, le FSI devrait y contribuer à hauteur d'"un gros tiers". "L'équilibre subtil entre les différents groupes faisait encore l'objet de discussions ces derniers jours", affirme le quotidien dans son édition datée de dimanche 27 et lundi 28 janvier.
Un fonds de soutien pour le nucléaire calqué sur celui de la filière automobile
Le fonctionnement du FMEN sera donc largement inspiré de celui du fonds mis en place pour soutenir la filière automobile en 2009 en plein coeur de la crise. A l'occasion de ce comité stratégique, une prévision de 110 000 embauches à l'horizon 2020 sera également annoncée. Le gouvernement souhaite "mettre un coup d'accélérateur sur les questions de sûreté nucléaire". Il ne s'agira cependant pas de 110.000 créations nettes de postes, dans une filière qui en compte actuellement 200.000, mais de recrutements pour pallier par exemple des départs à la retraite.L'Etat souhaite aussi rassembler les PME de la filière pour les aider à exporter leur savoir-faire, en les fédérant notamment autour d'une marque. Ce regroupement pourra aussi financer des salons à l'étranger pour faire connaître ces entreprises. "Aujourd'hui, ce sont Areva et EDF qui exportent la technologie nucléaire française. C'est pour cela que nous voulons fédérer les PME pour qu'elles puissent aussi exporter leur savoir-faire", souligne le ministère du Redressement productif.