Le conseil général de l'Yonne est réuni jeudi 7 et vendredi 8 février 2013 pour voter son budget primitif. A l'ordre du jour notamment, la fin de la gratuité des transports scolaires. Le dispositif que proposait la majorité d'André Villiers ne fait pas l'unanimité, mais il a été adopté.
Le dossier de la gratuité des transports scolaires a animé les débats pendant plusieurs heures jeudi 7 février. Pour le conseil général de l'Yonne, cette dépense se chiffre, en moyenne, à 920 euros par an et par élève.
Le dispositif proposé par la majorité d'André Villiers prévoit une participation des familles de 90 à 120 euros par an, ce qui allègera de 2,4 millions d'euros (sur 22 au total) le coût annuel pour la collectivité. L'enveloppe des transports scolaires représente 10% du budget départemental. Au total, 26 000 élèves du département sont concernés par cette mesure.
L'opposition voulait maintenir le principe de la gratuité, qui date de 1971. Elle estime qu'il est de la responsabilité du conseil général d'assumer ce service, pour ne pas défavoriser les populations rurales. Le Front de gauche et le maire de Migennes ont séparément lancé des pétitions, pour dénoncer la dépense supplémentaire que les transports vont représenter pour des familles déjà en difficulté. La FCPE, fédération de parents d'élèves, a aussi émis des craintes, estimant que ce sont les familles les plus démunies qui vont être touchées.
Le président André Villiers (Nouveau Centre) a déclaré que le département n'avait pas le choix, si elle voulait équilibrer son budget. Il a invoqué le fait que l'Etat avait transféré de nombreuses charges aux départements. Mais, les compensations à l'euro près - déjà promises pendant le mandat de Nicolas Sarkozy - ne sont toujours pas arrivées.
La fin de la gratuité des transports scolaires a été adoptée vers 19h, après des heures de discussions acharnées, mais courtoises. Sur les 40 votants, on dénombre une abstention et 17 voix contre. L'opposition comptant 15 membres, cela signifie que 2 élus de la majorité ont voté contre la mesure proposée par le président Villiers.