Les professionnels de la viande et du bétail exigent que soit imposée "l'indication obligatoire du pays d'origine de la viande" sur l'étiquette des produits à base de viande, sans attendre la législation européenne. Jean-Pierre Fleury, secrétaire de la FNB, était l'invité du 19/20 ce lundi.
"A la suite de l'annonce de la découverte de viande chevaline dans des plats cuisinés à base de boeuf, l'Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes (Interbev) demande aux pouvoirs publics d'imposer immédiatement, et sans attendre une décision de la Commission Européenne, l'indication obligatoire du pays d'origine de la viande" dans les préparations.
Préoccupation partagée par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) qui a jugé "urgent que l'origine des matières premières agricoles soit mentionnée dans les produits transformés". Depuis 2002, la viande bovine est soumise à une réglementation européenne stricte sur l'étiquetage à l'étal, qui impose de préciser "le lieu de naissance, le lieu d'élevage et le lieu d'abattage des bovins".
De leur côté, les industriels de l'agroalimentaire estiment qu'ils vont devoir améliorer le maillage de leurs contrôles et demander à la DGCCRF (répression des fraudes) de multiplier les contrôles dans le secteur de la viande, même s'il s'agit là du premier incident. Selon Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries de l'agro-alimentaire (ANIA), "l'industrie agroalimentaire, victime de la "tromperie" d'un fournisseur, n'est pas responsable de cette crise.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane le Foll, a convoqué une réunion lundi 11 février 2013 à Bercy avec l'ensemble des professionnels de la filière. Les artisans bouchers réunis au sein de la Confédération de la boucherie (CFBCT) vont boycotter cette réunion, car ils estiment n'être pas concernés par le problème. "Les artisans bouchers regroupés dans la CFBCT achètent eux-mêmes leur viande et respectent strictement les règles de traçabilité. Ils sont totalement étrangers au mécanisme qui vient de provoquer ce nouveau scandale".
Bruxelles a relativisé la crise, en soulignant qu'elle concernait un problème d'étiquetage mais qu'il n'y avait aucun danger sanitaire.