Notre région compte près de 6000 chevaux de trait. La filière espère que le scandale de la viande bovine dans des surgelés "Findus" n'aura pas d'incidences sur son activité.
Honnie en Grande-Bretagne ou en Amérique latine, la viande de cheval continue d'être consommée au grand jour en France. Ce débouché a permis de conserver une série de races de chevaux de trait. Elles auraient autrement disparu avec la mécanisation de l'agriculture.
9 races de chevaux de trait en France
Ardennais, auxois, boulonnais, breton, cob normand, mulassier poitevin, percheron, trait comtois et trait du nord : ce patrimoine unique au monde doit notamment sa survie à l'hippophagie autrement dit la consommation de la viande.En France, aujourd'hui la grande majorité des bêtes abattues sont exportées, surtout en Italie mais aussi au Japon et en Chine.
La Franche-Comté est la première région française pour la production de viande équine.
"On a su conserver notre patrimoine équin, en dépit de la mécanisation de l'agriculture grâce aux boucheries chevalines", explique Pierre Pasdermadjian, président de l'association France Trait. "Dans les années 60, les éleveurs ont même alourdi les modèles de leurs chevaux de boucherie. Mais dès 1975, les gens ont moins consommé de cheval à cause du lobbying antiviande", rappelle-t-il. "En aucun cas, la filière française du cheval ne peut être tenue pour responsable dans l'affaire Findus car la traçabilité est irréprochable en France", explique t-il.
Une traçabilité assurée en France
"Les chevaux français sont identifiés par des puces électroniques et on peut les tracer jusque dans la mise en barquette", assure-t-il. De couleur rosée, la viande des chevaux de trait est essentiellement exportée, car les Français préfèrent aujourd'hui consommer de la viande rouge vif, apanage des chevaux de course. La viande chevaline consommée en France provient donc essentiellement des chevaux de selle, sport ou loisirs, souvent accidentés ou en fin de carrière.
Reportage : Thierry Chauffour et Jean-Marie Baverel chez un éleveur à Fauchécourt en Haute-Saône