En écrivant "Le Creusot de l'intérieur, voyage au cœur des entreprises", Alain Bollery -rédacteur en chef du site internet Creusot Infos- a voulu expliquer comment une ville bourguignonne a réussi à se hisser au plus haut niveau et su tirer son épingle du jeu de la compétition internationale.
Qu'est-ce qui vous a amené à écrire ce livre ?
Je voulais montrer au grand public ce qui se cache derrière les façades d'une vingtaine d'entreprises industrielles du Creusot. ArcelorMittal, Safran, Areva, Alstom, NFM…Ces noms prestigieux font la gloire de l'industrie française de par le monde. On pense aux bogies d'Alstom pour les trains, les métros et les tramways; aux disques de turbine de Snecma pour les moteurs d'avions; aux viroles d'Areva ou aux aciers spéciaux d'Industeel Groupe ArcelorMittal pour le nucléaire. L'industrie au Creusot, ce sont aussi les tenues des moniteurs de l'Ecole du ski français fabriquées par Avance Diffusion…On peut remarquer pour l'anedocte que Le Creusot, la ville de toutes les énergies, conserve durablement son triple A avec Alstom, Areva et ArcelorMittal.
Ce livre est un projet que vous portiez depuis longtemps ?
On peut dire que je connais bien Le Creusot où je vis depuis une trentaine d'années. Pour écrire "Le Creusot de l'intérieur", je me suis rendu dans les ateliers, j'ai photographié les machines, les hommes. J'ai pris un peu plus de 300 photos. Mon livre est un témoignage sur une industrie qui est bien vivante et qui a survécu au dépôt de bilan de Creusot Loire en 1984. A cette époque, les activités industrielles ont été découpées et reprises par différents groupes. Usinor, qui avait repris les activités de sidérurgie, est devenu ArcelorMittal. Schneider, qui avait repris les activités ferroviaires, a laissé place à Alstom. Framatome, la mère du nucléaire civil français est devenue Areva.Comment expliquez-vous la réussite industrielle du Creusot ?
C'est le fruit d'une double volonté. Celle de l'Etat qui, au plus fort de la crise, a su intervenir par des décisions financières : la reprise de la sidérurgie par Usinor et le sauvetage d'Alstom. Cette réussite, c'est aussi l'engagement des acteurs locaux, des élus, qui ont su mobiliser des investissements pour créer les conditions d'un développement.On peut noter aussi que les industriels ont réalisé des investissements conséquents. Plus de 240 millions pour Areva et des dizaines de millions d'euros du côté d'Industeel, mais aussi d'Alstom qui, récemment, a construit une nouvelle ligne de production.
Êtes optimiste alors que l'industrie traverse une crise qui n'en finit plus ?
On peut constater qu'après avoir traversé la période sombre des années 1980, Le Creusot a aussi survécu à la crise de 2008. Aujourd'hui, le nombre d'emplois liés à l'industrie est le même qu'au lendemain du dépôt de bilan. Les embauches sont constantes, mais elles sont différentes. On compte désormais davantage d'ingénieurs et de techniciens supérieurs que par le passé. L'industrie est devenue plus "high tech"."Le Creusot de l'intérieur, voyage au cœur des entreprises" est préfacé par André Billardon, Arnaud Montebourg et François Patriat. Alain Bollery a rédigé les textes et réalisé les photos. Le livre, auto-édité, fait 228 pages. Il est en vente au Creusot (en librairie et en grandes surfaces) ainsi que sur commande à l'adresse alain.bollery@orange.fr