Apprentissage : sans effort qualitatif, le boom n'aura pas lieu

L'apprentissage ne décollera que si la qualité de l'accompagnement des jeunes s'améliore. C'est l'avis de nombreux spécialistes, dont Régis Barbier, qui est responsable de la Mission locale de  Beaune, en Côte-d'Or.

Un véritable "gâchis"

Les professionnels sont unanimes pour déplorer le "gâchis" des très nombreux abandons en cours d'apprentissage. Après une rupture de contrat, les deux-tiers des entreprises renoncent, provisoirement ou définitivement, à prendre un apprenti, selon une enquête de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie. La part des contrats n'allant pas à terme serait énorme : de l'ordre de 20%, selon le ministère délégué à la Formation.

Toutes les ruptures ne se ressemblent pas

Leur diplôme en poche, certains apprentis ne vont pas au bout de leur contrat, d'autres le lâchent quand ils trouvent un emploi ou quittent l'entreprise "pour mieux ailleurs". Mais, "une proportion importante de ruptures reste problématique et devrait être évitée", estiment néanmoins les spécialistes.

Conditions de travail difficiles, problèmes de logement ou de transport

Ces "abandons", comme les requalifie Régis Barbier, sont en général liés à des conditions de travail difficiles, une faible formation, un défaut d'orientation, des difficultés de logement, de transport ou une mésentente. Pour Régis Barbier, la prévention serait la solution. Un jeune "qui a eu une mauvaise expérience va en parler autour de lui et décourager d'autres, de même une partie des entreprises déçues vont y renoncer, c'est un cercle vicieux", explique-t-il.

A Beaune, on a divisé le risque d'abandon par 4

A Beaune, les interventions des tuteurs "neutres" de la mission locale "pour mettre les choses sur la table" ont permis de diviser par quatre le risque d'abandon. Dans cette région culinaire où moins du tiers des places d'apprentis sont pourvues, "le restaurateur prend le premier venu, ne parle pas vraiment des conditions de travail, donc les malentendus peuvent arriver vite", observe Régis Barbier. C'est pourquoi ce dernier milite en faveur d'une formation obligatoire des maîtres d'apprentissage.

Objectif : 500 000 apprentis en 2017

Pour arriver à 500 000 apprentis en 2017 (contre 433 000 en 2012), le ministre délégué à la Formation Thierry Repentin planche sur une réforme de la taxe d'apprentissage, fin juin. L'Etat mise aussi sur les contrats de génération récemment votés pour favoriser l'embauche en CDI d'ex-apprentis. Le ministre reconnait que "les questions concrètes de transport et d'hébergement sont une cause de rupture et un frein à la signature de contrats". C'est pourquoi 220 millions d'euros ont été dégagés pour financer 11 500 places en apprentissage et 4 000 places d'hébergement, indique Thierry Repentin.
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