Les débats ont été vifs, à propos de la moralisation de la vie publique, entre les 4 invités de "La voix est libre", samedi 13 avril 2013, sur France 3 Bourgogne.
"Nous sommes gouvernés par une bande d'incapables"
Dans le contexte de l'affaire Cahuzac et de son retentissement, le député UMP de l'Yonne Guillaume Larrivé s'est livré à une violente charge contre le gouvernement, "une bande d'incapables" a-t-il asséné, en traitant l'ancien ministre du budget d'"escroc" et en estimant qu'il y a actuellement un "affolement, un effondrement du pouvoir socialiste".Des propos qui ont fait bondir et qui ont eu pour effet d'unir contre lui les trois autres débatteurs.
Le vice-président du conseil régional Philippe Hervieu (EELV) a dénoncé des propos "excessifs" et "caricaturaux" et le communiste François Diot a également mis les points sur i : alors que Guillaume Larrivé rappelait que c'est François Hollande qui a nommé Monsieur Cahuzac ministre du budget... François Diot a rappelé de son côté que l'"UMP a nommé (Jérôme Cahuzac) président de la commission des finances" (de l'époque).
Le représentant du Front de Gauche a appelé à un changement de cap de la majorité car l'affaire Cahuzac est, dit-il, un "terrible révélateur... ça révèle l'emprise étouffante des forces de la finance, des forces de l'argent sur toute la vie sociale, économique et politique de notre pays."
"L'UMP a toujours voté contre les amendements pour lutter contre les paradis fiscaux"
Le député socialiste de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud s'est également emporté face à ce qu'il considère comme des "leçons de morale" que la droite ne serait pas en droit de donner : elle a selon lui toujours empêcher la lutte contre les paradis fiscaux. De même, en 2011, rappelle Thomas Thévenoud, l'UMP a refusé la proposition de loi écologiste destinée à "renforcer les pouvoirs de contrôle sur la vie politique".Voyeurisme ou transparence ?
A propos des déclarations de patrimoine bientôt rendues publiques, Thomas Thévenoud s'y déclare favorable (il a d'ailleurs publié son patrimoine dans la presse locale) tout comme Philippe Hervieu car dit-il, "il faut donner des gages de transparence".De son côté, François Diot, élu municipal à Nevers, ne refuse pas ("pourquoi pas" dit-il) mais pour lui, la priorité doit aller à la lutte contre la fraude et à l'évasion fiscale qui coûte entre "60 et 80 milliards à l'Etat chaque année".
Seul Guillaume Larrivé s'est opposé à cette transparence du patrimoine des élus, en estimant qu'elle favorise le "voyeurisme"... malgré cela, le député UMP a indiqué, au détour d'une phrase, détenir une "twingo" et un appartement de 60 m²!
Rappelons qu'en Europe, seules la France et la Slovénie se distinguent en ne publiant pas, au moins partiellement, le patrimoine des parlementaires.
Revoir "La voix est libre" du 13 avril 2013 : première partie - deuxième partie