Furosémide: nouvelle enquête ouverte à Saint-Nazaire après le décès d'une octogénaire

Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique après le décès d'une octogénaire qui prenait le diurétique Furosémide du laboratoire Teva dont certaines boîtes ont fait l'objet d'un mauvais conditionnement.

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Cette femme, âgée de 83 ans, a été soignée pour un oedème à la jambe avec du Furosémide, les médicaments faisant partie d'un des deux lots incriminés, le Y176, date de péremption août 2015, a constaté une correspondante de l'AFP.

"On a la boîte, il est assez facile de voir qu'il s'agit bien du lot incriminé", a indiqué la procureur de la République de Saint-Nazaire, Florence Lecoq, auprès de l'AFP. Certaines boîtes de Furosémide vendues en France pourraient avoir fait l'objet d'un mauvais conditionnement et contenir des somnifères à la place des diurétiques, ce qui pourrait avoir causé plusieurs décès en France.

L'Agence du médicament (ANSM) a décidé le 10 juin le rappel de tous les lots du Furosémide 40 mg du laboratoire Teva  par "mesure de précaution".

Thérèse Rabillier a commencé son traitement le 30 mai, a été admise aux urgences de l'hôpital de Saint-Nazaire le 4 juin et est décédée d'une insuffisance cardiaque le 8 juin, selon le témoignage de la famille auprès d'une correspondante de l'AFP, confirmant une information de Presse Océan.

"Autopsie impossible"

Selon la famille, Mme Rabillier était une femme "autonome, qui se débrouillait toute seule, qui faisait son ménage et mangeait très bien", et qui du jour au lendemain "ne mangeait pas, ne buvait pas et était tout le temps fatiguée, tout le temps essoufflée".

"Il va falloir voir si la prise de médicaments a un lien avec le décès", a déclaré le procureur, "sur quelle période le médicament a été pris, apparemment une période assez brève, et s'il y a un lien avec le décès", a insisté Mme Lecoq. L'enquête va être difficile dans la mesure où la vieille dame a été incinérée après son décès, rendant impossible une autopsie et des analyses toxicologiques.

"Ca va compliquer les choses, a admis Mme Lecoq. Il y a le dossier médical. On va voir si des prélèvements ont été réalisés" lors de l'admission de l'octogénaire à l'hôpital. Selon la correspondante de l'AFP, la boîte de médicaments de Mme Rabillier contenait deux plaquettes, l'une entamée, l'autre entière. Les médicaments restants portent la mention "F40" sur une face, selon la correspondante. Rien n'indique qu'il y ait eu une substitution pour les comprimés restants, mais la famille a des doutes sur ceux ingérés par leur parente.

C'est la raison qui a motivé son dépôt de plainte, vendredi 14 juin 2013, à la brigade de gendarmerie de Pontchâteau (Loire-Atlantique). De son côté, la procureur a saisi le commissariat de Saint-Nazaire.

"Il n'est pas impossible, a ajouté Mme Lecoq, qu'on se désaisisse de l'enquête au profit du Pôle santé" du parquet de Paris qui a diligenté dans cette affaire une enquête préliminaire après des décès suspects.
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