Le conseil général de Côte-d’Or a décidé de ne plus financer le développement de l’aéroport à compter du 31 mai 2014. La Région Bourgogne, le Grand Dijon et la Chambre de commerce de Côte-d’Or se disent consternés.
«Nous avons découvert avec stupeur et consternation, par voie de presse, le subit changement de position du conseil général de Côte-d’Or, au sujet de l’aéroport desservant Dijon et la Côte d’Or.»
Cette déclaration est signée de François Patriat, président PS du conseil régional de Bourgogne ; François Rebsamen, sénateur-maire PS de Dijon et président du Grand Dijon et Patrick Laforêt, président de la chambre de commerce et d’industrie de Côte-d’Or. Les signataires rappellent à François Sauvadet (UDI) qu’il s’était "engagé publiquement aux côtés des autres collectivités pour construire un nouvel avenir pour l’aéroport, et ce au-delà du 1er juin 2014".
La fin d'un "accord politique"
Une réunion avait eu lieu en préfecture, le 24 mai dernier, pour sauver l'aéroport Dijon-Bourgogne, qui est dans une situation financière très difficile. Un accord avait été trouvé pour se répartir le le déficit équitablement. Suite à cela, l’ensemble des partenaires avaient eu de multiples réunions "constructives". Cette démarche avait abouti, le 2 septembre, à "un accord politique sur les fonctionnalités et le budget consacré par chaque partenaire à l’équilibre de ce service public. Cet accord devait être délibéré par les différentes collectivités dans les semaines qui viennent".Une décision "irresponsable"
"Dans ce dossier les collectivités territoriales ont toujours agi de concert", rappellent François Patriat, François Rebsamen et Patrick Laforêt. "Il est irresponsable de la part de M. Sauvadet d’essayer de faire porter la responsabilité de l’arrêt de l’activité aux autres partenaires. Si la CCI n’a plus la capacité juridique de porter des infrastructures aéroportuaires, toute collectivité, Région, Département ou Agglomération, a possibilité de le faire. Pour preuve, le département du Jura porte seul la gestion de l’aéroport de Dôle-Tavaux pour un coût supérieur à celui de Dijon.Des conséquences sur l’activité économique
Avec cette décision brutale et unilatérale, M. Sauvadet prend aujourd’hui le risque de mettre en péril l’aéroport de Dijon avec toutes les conséquences que cela aura sur l’activité économique et l’emploi en Côte-d’Or, conclut le communiqué rédigé le lundi 16 septembre 2013.Ce rebondissement intervient le jour même où le groupe Europe écologie-les Verts au conseil régional de Bourgogne a dénoncé le soutien financier accordé à l’aéroport Dijon Bourgogne. "Renaissance est un projet coûteux. Les collectivités locales auront investi à ce jour 25 millions d’euros. Le déficit ne fait que se creuser, les passagers se font toujours attendre…. Est-il utile de s’entêter coûte que coûte ?", a déclaré une nouvelle fois Philippe Hervieu, le président du groupe.
Reportage d’Eric Sicaud et Christophe Gaillard avec
- Patrick Laforêt, président de la CCI de Côte-d'Or - 30 mai 2013
- Ludovic Rochette, vice-président du conseil général de Côte-d'Or (UMP)
- Michel Neugnot, vice-président du Conseil régional (PS)