Avec le soutien des militants du collectif "A la rue !", moins d'une centaine de demandeurs d'asile occupent cet après-midi le service d'accueil et d'accompagnement social de Besançon. Ils demandent l'"application du droit, rien que du droit". Ces familles sont sans logement depuis plusieurs mois.
Déjà en juin dernier, ce collectif avait planté symboliquement des tentes sur le parvis des droits de l'homme à Besançon pour demander à l'Etat et aux collectivités de trouver une solution de logements pour ces familles de demandeurs d'asile. Elles viennent d'Albanie, du Kosovo, d'Afrique et sont à Besançon depuis plusieurs mois. Certaines d'entre elles vivent sous des tentes sur les remparts des Glacis à Besançon. Avec l'arrivée de l'automne, ces conditions précaires vont devenir encore plus difficiles.
Cet après-midi, l'adjointe au maire de Besançon, Marie-Noëlle Schoeller, s'est rendue dans les locaux du service d'accueil et d'accompagnement social de la rue Champrond pour recevoir une délégation de ces familles.
Les demandeurs d'asiles sont de plus en nombreux à Besançon. L'hiver dernier, le nombre de demandeurs d'asile a progressé de 246% en un an. Ce sont désormais des familles avec des personnes âgées, des enfants en bas âge, des malades qui fuient leur pays pour tenter leurs chances en France. Un phénomène qui jusqu'à présent ne concernait que les grandes villes.
La réponse de la représentante de la municipalité est de constater que son pouvoir est limité en la matière parce que les hébergements pour les demandeurs d'asile sont gérés par l'Etat. Marie-Noëlle Schoeller leur a par ailleurs indiqué que le secrétaire général de la préfecture du Doubs était disposé à les recevoir. Quelques places d'hébergement seraient mises à disposition. Finalement, le secrétaire général a accepté de recevoir une délégation de demandeurs d'asile à condition de ne plus occuper les locaux du service social. A l'issue de cette rencontre, les représentants du collectif et des demandeurs d'asile sont ressortis de la Préfecture sans solutions satisfaisantes à leurs yeux. La préfecture propose des mesures d'aide au retour alors que les dossiers des demandeurs d'asile ne sont pas encore instruits. Autre proposition, des logements dans le bâtiment de l'ancienne maternité de l'hôpital Saint-Jacques mais cette solution est, d'après le collectif, inadaptée aux personnes concernées car certaines d'entre elles, malades, doivent rester au repos la journée ce qui est impossible dans ces logements ouverts seulement le soir.