Plusieurs milliers de victimes de l'amiante, venues de toute la France, manifestent samedi à Paris, de la Tour Montparnasse jusqu'au Palais
de justice, pour réclamer "la punition des responsables" et une meilleure "prévention" contre ce risque qui reste "actuel"."
Pour la justice, contre l'oubli", "pour un procès pénal de l'amiante", proclamaient les banderoles des manifestants, qui répondaient à l'appel de l'Association
nationale des victimes de l'amiante (Andeva). En tête de défilé, des proches de victimes, notamment des veuves, tenaient des portraits de personnes décédées à la suite de leur exposition à l'amiante. Certains manifestants étaient vêtus de noir et de blanc, le noir pour symboliser la justice, le blanc pour symboliser le désamiantage. La manifestation vise à "montrer à l'opinion publique et aux responsables politiques que les victimes de l'amiante attendent toujours la tenue d'un procès pénal", a souligné l'Andeva.
En Bourgogne de nombreuses "fautes inexcusables" ont été reconnues par la justice civile à l'encontre d'employeurs n'ayant pas protégé efficacement leurs salariés devant manipuler l'amiante. C'est notamment le cas pour l'entreprise Eternit de Vitry-en-Charolais (71), dont au moins 130 ouvriers sont décédés du mésothélyome, le cancer de l'amiante. Une délégation du CAPER Bourgogne (Comité Amiante Prévenir et Réparer) avait d'ailleurs assisté au procès pénal qui a eu lieu en Italie et s'était soldé par la condamnation à 16 ans de prison de deux industriels de l'amiante.
En France, depuis le désaississement de ce dossier de la juge Marie-odile Bertella-Geffroy, la perspective d'un procès pénal est moins que jamais d'actualité.