L'accord de compétitivité de PSA pourrait être adopté. FO et la CFTC ont donné leur accord. mais toutes les positions syndicales n'ont pas encore été recueilles
FO et la CFTC, qui totalisent plus de 30% des voix aux élections professionnelles ont donné leur aval au nouveau contrat social de PSA. Leur accord peut suffire à valider le projet d'accord du constructeur, à moins que des syndicats réunissant au moins 50% des voix s'y opposent.Le directeur des ressources humaines (DRH) de PSA, Philippe Dorge a dit recevoir "positivement ces deux premières annonces et attend la date fixée au 22 octobre pour recueillir toutes les positions".
Dissensions syndicales
La CGT a déjà fait savoir qu'elle était contre ce "contrat antisocial" qui intervient après un vaste plan de restructuration, tandis que les autres organisations (CFE-CGC, GSEA et CFDT) n'ont pas encore officiellement pris position.
En annonçant sa signature, FO (18,4% des voix) a dit de son côté espérer "donner à la direction de PSA Peugeot Citroën les moyens d'assurer l'avenir (des) emplois en France, comme elle s'y est engagée".
Comme cette organisation, la CFTC (11,7%) a prévenu que son paraphe n'était pas un chèque en blanc pour le groupe qui emploie plus de 70.000 personnes en France.
"Soyons clairs, ce n'est pas un accord social (...) parce que clairement il y a des propositions qui reviennent sur des acquis avec une incidence directe sur le pouvoir d'achat",
a ainsi déclaré à l'AFP son représentant Franck Don.
Le syndicat, explique-t-il, s'est déterminé en examinant si "la situation du groupe est suffisamment grave pour justifier les efforts qui sont demandés".
L'exemple de Renault
Suivant l'exemple de Renault, qui a signé en mars un accord du même type (qui prévoit des suppressions de postes et une augmentation du temps de travail contre un maintien de l'activité dans les usines jusqu'en 2016), syndicats et direction
avaient entamé des négociations en mai. Finalisé après 13 réunions, le contrat vise à redresser le groupe et "assurer la pérennité des usines" dans le pays "et donc des emplois", selon PSA.
Un texte qui a beaucoup évolué
Pour Franck Don, "la version originale était inacceptable", car elle prévoyait par exemple la baisse des majorations des équipes de nuit ou la suppression de la prime de rentrée.
Au final, le texte préserve les fondamentaux de la rémunération des salariés, dont le 13e mois, mais prévoit un gel des augmentations générales en 2014, et un budget d'augmentations individuelles "adapté". Pour les deux années suivantes,
les augmentations dépendront notamment des performances de l'entreprise. Il prévoit aussi une annualisation des RTT et des heures supplémentaires majorées de 25% au lieu de 45% mais avec une prime de 15 euros au delà d'un certain seuil.
Une plus grande flexibilité dans l'organisation du temps de travail est imposée, ainsi que la mise en place de congés seniors, qui pourraient concerner 2.500 à 3.000 salariés sur 3 ans.
Pas d'objectif de recrutement en CDI
Côté emploi, il stipule que pour l'heure, le groupe ne peut fixer "aucun objectif de recrutement" en CDI.
En contrepartie, PSA s'est engagé à maintenir ses sites en France d'ici 2016 et à augmenter la production. Le constructeur prévoit ainsi de fabriquer environ 930.000 véhicules dans ses usines d'assemblage cette année. La production devrait passer "autour d'un million" d'unités en 2016 dans les cinq usines qui resteront après la fermeture d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) prévue pour début 2014, et qui produira son dernier véhicule la semaine prochaine.
Un nouveau modèle par usine
PSA promet également de lancer "au moins un nouveau modèle" dans chaque usine entre 2014 et 2016 et d'investir 1,5 milliard d'euros.
Le texte est conclu pour une durée indéterminée, mais il prévoit qu'en cas de "retour à bonne fortune" et au plus tard en 2016, les signataires se réuniront
pour "convenir des évolutions" de l'accord.