Les passagers des deux trains reliant Belfort à Paris n'oublieront pas leur nuit. A deux reprises, des hardes de sangliers ont endommagé les locomotives des Intercités. Partis, pour les plus malchanceux, à 16h50 hier de Belfort, ils sont arrivés à la gare de l'Est à 6h30 ce matin.
Au départ, 70 passagers montent à 16h50 dans le train à Belfort pour arriver à Paris à 20h46.C'était sans compter les aléas de la faune sauvage... A hauteur de Chalindrey, en Haute-Marne, une harde de sangliers traverse la voie et immobilise le train. Les passagers peuvent récupérer le train suivant sur cette ligne qui devait arriver à 22h48 à Paris. Comble de malchance, les passagers du précédent train et les autres, au total 140 personnes sont de nouveau immobilisées en rase campagne vers 23h30 à Brouilly Saint Loup dans l'Aube : une autre harde de sangliers percute ce second train... En pleine nuit, difficile de trouver un bus pour transporter les passagers. Finalement, la SNCF va commander une locomative qui pourra pousser le train accidenté jusqu'à la gare de Troyes située à 12 kilomètres du second accident. Il est deux heures du matin quand une quarantaine de passagers peuvent enfin se coucher dans un lit d'hôtel. La centaine d'autres passagers devra passer la nuit dans le wagon avec des couvertures fournies par la SNCF. Les malheureux voyageurs pourront enfin regagner Paris grâce au train de 5h09. La Sncf les accueillera à 6h30 gare de l'Est avec des croissants et du café. Mais pas question de rembourser leurs billets car la SNCF n'est pas responsable de ces accidents.
Ce type d'accidents n'est pas rare en cette saison. Plus de la moitié des incidents liés aux heurts avec du grand gibier se déroulent lors du dernier trimestre de l'année et en particulier dans l'Est de la France. En 2012, plus de 1100 accidents de ce type ont été répertoriés par la SNCF. Des chiffres en hausse constante car le cheptel de grand gibier est de plus en plus important en France. La SNCF tente de prévenir ce type d'accident en équipant ces locomotives de systèmes lumineux pour effrayer les animaux et en renforçant le devant des locomotives mais c'est visiblement insuffisant. Pour le cas des TGV, des chasseurs sont employés à l'année pour traquer les animaux qui se seraient introduits dans les espaces délimités par des grillages le long des trains à grande vitesse.
