9e jour du procès Adoma : suivez les temps forts de l'audience

Mardi 17 décembre 2013, lors de cette matinée du 9e jour d'audience du procès des deux incendiaires du foyer Adoma, les avocats des parties civiles doivent terminer les plaidoiries. Une relâche est prévue cet après-midi.

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9H15 : L'audience est ouverte

Le président de la Cour, Philippe Theurey, énumère à nouveau tous les noms des victimes avant la reprise des plaidoiries des parties civiles.


La première à s'exprimer est Maître Hirminia Garcia. L'avocate représente notamment deux familles d'origine géorgienne. Deux familles qui vivaient au 6e étage du foyer et qui ont eu extrêmement peur pour leurs enfants pendant le drame. Elle raconte cette nuit de frayeur. 

Les enfants criaient, pleuraient, ils ne comprenaient pas ce qu'il se passait.


Tous vont s'en sortir sains et saufs mais ces familles ont été traumatisées. Me Garcia affirme que la plupart de ses 18 clients sont suivis par des psychologues depuis le drame et certains d'entre eux ne peuvent plus se passer des antidépresseurs.

Leur reconstruction sera difficile et pour certains même impossible. Leur vie d'avant a disparu dans les flammes.


Parmi les victimes représentées par Me Garcia il y a Laurent Vigat, présent aujourd'hui dans la salle. Cet homme s'est exprimé à la barre la semaine dernière.

Son avocate raconte : "Il a joué des coudes avec ses voisins pour s'en sortir. Vous auriez fait quoi à sa place?"




9h35 : Me Virginie Nunes

L'avocate parle de la famille d'origine arménienne qui a été sauvée grâce aux pompiers. Les parents ont dû être hospitalisé et leurs enfants aussi. 

Ils ont été déshumanisés suite à ces hospitalisations.


Me Nunes s'adresse ensuite aux jurés :

" Seul votre verdict, juste, pourra soulager leurs maux et pourra donner un sens à leurs mots!"

 

9h50 : Me Roques, Avocate d'une victime Guinéenne

"Rien n'y fait, ma cliente ne s'en remet pas. Elle me répète souvent : je n'avais pourtant rien fait!" ajoute Me Roques.








"Ce n'est pas le hasard ce qui est arrivé. Ce sont les deux accusés qui ont mis le feu aux poubelles du foyer Adoma. Vous êtes les seuls responsables de ce chaos (..). Mais je prie pour qu'un jour vous puissiez prendre un autre chemin, celui de la paix (...)"

10h10 : Me Nathalie Minel-Pinel porte-parole de huit victimes 


Me Nathalie Minel-Pernel représente huit victimes, notamment le couple venue de Mongolie et la fille d'Albert Pothier, décédé dans l'incendie. L'avocate commence sa plaidoirie : "Pour la première fois le 13 décembre 2013 les victimes n'étaient plus qu'un simple nom sur du papier. Elles sont sorties de l'ombre, malgré la peur de l'enceinte judiciaire."

Toutes ces ethnies étaient réunies dans la paix au foyer Adoma, comme sur ces bancs. C'est l'image que je voudrais garder de ce procès. 


"L'un de mes clients, en voyant ces morts passer par la fenêtre, a pensé au 11 septembre. Aujourd'hui il pense au suicide lui-aussi!" s'exclame-t-elle.



Me Minel-Pernel demande alors à Rémi Kukulinski de la regarder : 


"J'ai été touchée par vos histoires. J'ai été partagée mais j'ai surtout été déçue. Je ne parle pas de culpabilité mais plutôt de compassion. En avez-vous de la compassion?"

Depuis hier je vous regarde et je n'ai rien vu sur vos visages, comme si les mots glissaient sur vous (...)


Elle cite enfin l'un de ses clients : "Vous savez, nous avons de la chance. (...) Mais jamais je n'oublierais la peur de mourir"

11h: Me Bruno Nicolle prend la parole une deuxième fois


Me Bruno Nicolle reprend la parole pour parler de ses 25 clients.

"Vous êtes fatigués par trois semaines de débats. Je suis épuisé par trois ans de souffrance, non vécue, mais écoutée (...)" déclare Me Nicolle.

"Demba Samb, s'est défenestré cette nuit là, il avait 70 ans et faisait les marchés tous les jours pour gagner sa vie (...)"


Lorsque Me Nicolle raconte l'histoire de Demba Samb, son épouse, présente dans la salle, se met à pleurer.

"Mme Samb, c'est la femme sénégalaise dans toute sa splendeur! Le pays d'où elle vient est plein de tolérance (...)"


Me Nicolle poursuit sa plaidoirie très émouvante. Madame Samb laisse à nouveau échapper des sanglots de douleur en écoutant les mots de son avocat.

L'avocat évoque ensuite la mort de Mamadou Ndiaye, l'autre victime sénégalaise, qui a succombé aux fumées toxiques pendant l'incendie. Un homme qui a tapé aux portes de tous les voisins de son étage pour les réveiller cette nuit là. "Ces deux hommes sont morts en essayant de se sauver mais aussi de sauver" ajoute Me Nicolle.

"Il n'y a pas de plaintes chez ces hommes et ces femmes, il n'y a que des prières. Vous avez de la chance d'avoir des victimes comme ça, Messieurs! Mes clients sont noirs de peau mais ils sont lumineux (...)" dit calmement Me Nicolle aux deux accusés.

"Les morts on les remet à Dieu, les vivants on les remet à la justice (...) 

À LIRE AUSSI : Procès Adoma : les réactions après le verdict

11h40 : Me David Fouchard plaide à son tour

"Après avoir parlé de ceux qui n'ont pas pu venir au procès, on parle de ceux qui ne sont plus là!"


Me Fouchard considère qu'il n'y a pas de hiérarchie dans la souffrance : "Tous ont perdu quelque chose cette nuit là." Il s'adresse pour conlure aux deux garçons assis dans le box :

Allez au-delà de vos responsabilités en avouant votre culpabilité, avant de laisser la Cour d'assises le dire à votre place, s'énerve Me Fouchard.

12h : Me Jean-Hugues Chaumard va clore les plaidoiries des parties civiles.


Après un jour et demi de plaidoiries, Jean-Hugues Chaumard a la lourde tâche de conclure : "Je vais parler en dernier aux noms de toutes ces victimes. Ces vies vous les avez entendu, ces parcours, ces chemins, des chemins qui ont connu la tempête (...) Des gueules cassées par l'histoire du monde. Ces vents mauvais, ces tempêtes, les avaient tous conduit au foyer Adoma, leur havre de paix (...) ", déclare d'un ton grave Me Chaumard

Heureusement le vent ça tourne (...) et le vent va tourner Mesdames Messieurs, le vent qui va souffler dans cette salle sera celui de la justice."


Me Chaumard conclu ainsi les plaidoiries des parties civiles.

12h20 : l'audience est suspendue jusqu'à demain 9h

L'avocat général fera son réquisitoire et les avocats de la défense plaideront toute la journée.

 À LIRE AUSSI : Incendie du foyer Adoma : Rémi Kukulinski a été condamné à 14 ans de prison en appel

















 
















 

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