Les procureurs de la République se font entendre depuis quelques mois. Ils sont 128, sur 164 en France, à avoir signés une motion, au mois de décembre dernier, pour alerter le gouvernement sur leurs conditions de travail. Aujourd'hui ils sortent du silence.
Les procureurs de la République tirent la sonnette d'alarme. En décembre 2013, 128 des 164 procureurs ont signé une motion pour dénoncer leurs une situation qui ne fait que se dégrader. La quasi-totalité des magistrats du parquet souhaitent alerter le gouvernement mais aussi les citoyens sur leurs conditions de travail. Les procureurs craignent que les justiciables soient les premières victimes de cette dégradation.
Les procureurs expliquent notamment qu'ils ont de plus en plus de missions extra-judiciaires, plus de permanences et plus d'actes judiciaires à effectuer au quotidien. Leurs tâches seraient donc de plus en plus nombreuses alors que leurs moyens financiers, eux, ne font que baisser. Ils pointent également du doigt un manque cruel d'effectif.
Un parquetier traite en moyenne 2000 affaires par an, des affaires allant du plus petit vol de chewing gum au meurtre le plus abominable. Autre exemple, 20 000 procédures ont été enregistrées par les six magistrats du parquet de Chalon-sur-Saône l'an dernier.
De moins en moins de candidats!
L'une des conséquences directe de cette dégradation des conditions de travail des procureurs, c'est la désaffection de la profession. Les candidats ne se bousculent pas pour devenir procureur de la République. Par exemple, à Chalon-sur-Saône, il y a eu dernièrement quinze candidats pour un poste de juge des enfants alors qu'une seule candidature a été reçu pour celui de procureur.La question du statut
Les magistrats du parquet protestent également contre leur système de nomination. Chaque procureur est nommé par le Garde des sceaux alors que les magistrats du siège sont nommés par le Conseil de la Magistrature. Les procureurs sont donc souvent accusé de dépendre du pouvoir en place et d'avoir une position politique.Les procureurs de la République qui sortent aujourd'hui du silence souhaitent que François Hollande tienne son engagement. Le Président de la République avait affirmé qu'il uniformiserait le système de nomination pour que tous les magistrats soient nommés par le Conseil de la magistrature.
Christiane Taubira, ministre de la justice, devrait recevoir tous les parquetiers le 10 février prochain afin de réfléchir à l'évolution de la profession.