Les agriculteurs confrontés à des vols à grande échelle vont mettre en place des réseaux d'alerte par SMS et autour d'un "référent sécurité". Ils bénéficieront aussi de la coopération des polices européennes.
"On a affaire à des réseaux organisés"
"Face à l'ampleur des vols qui vont jusqu'aux tracteurs qu'on retrouve dans des pays de l'Est et aux animaux qu'on retrouve abattus et dépecés dans les champs, on a changé de braquet", explique le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).Le président de la FNSEA Xavier Beulin a eu une entrevue avec Manuel Valls au ministère de l'Intérieur jeudi 13 février 2014. "Le ministre partage le sentiment qu'on a affaire à des réseaux organisés. Il nous a confirmé que le réseau des polices européennes, jusqu'alors surtout mobilisé contre la grande criminalité, allait être mobilisé pour des échanges d'informations et aider à retrouver le matériel".
Un système d'alerte par SMS
De son côté la FNSEA veut organiser les agriculteurs autour d'un système d'alerte par SMS et autour d'un "référent sécurité" : "Il en existe déjà 200 sur le territoire, en contact avec les services de police et de gendarmerie et qu'on alerte en cas de vols ou de suspicion", explique Xavier Beulin.La FNSEA est également en train de préparer des actions de prévention par la distribution de "fiches techniques" sur les moyens de protéger son exploitation.
Outre le vol de gros matériel et d'animaux, relativement nouveau, "on voit de plus en plus de vergers et cultures récoltés avant maturité, des asperges par exemple : en 2013 on a eu plusieurs cas d'agriculteurs qui ont vu 15 à 20 tonnes de marchandises disparaitre en une nuit. Pour de telles quantités c'est 20 ou 30 personnes qui débarquent", note Xavier Beulin.
- Didier Guyon, agriculteur céréalier
- Stéphane Lafranchise, directeur FDSEA 58
Les vols de métaux touchent aussi les agriculteurs
De même les exploitations se sont vu fréquemment dépouillées de leurs métaux comme le cuivre, avec l'envolée des cours. "Le ministre reconnaît que beaucoup de moyens ont été mis sur la protection du réseau ferroviaire, ce qui a permis de réduire les vols, mais du coup les bandes organisées se sont reportées sur d'autres secteurs", selon le président de la FNSEA.La Bourgogne n'est pas épargnée
En Bourgogne, la Chambre d’agriculture de l'Yonne et la gendarmerie ont donc décidé d’unir leurs efforts pour sensibiliser les agriculteurs et les inciter à sécuriser leurs exploitations.Par ailleurs, des Roumains comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Nancy depuis lundi 10 février 2014. Ils avaient participé à un vaste réseau de vols d'engins agricoles et de chantier, ayant sévi de 2008 à 2010. La Bourgogne faisait partie des cibles des malfaiteurs. La justice a prononcé des peines allant de 18 mois à 6 ans d'emprisonnement ferme.