Depuis le 10 février, France 3 Franche-Comté adresse au CSA le relevé des temps de parole dans le cadre des élections municipales. Pour ce scrutin, c'est la règle de l'équité qui s'applique. Mais ça veut dire quoi ?
France 3 doit-elle organiser des débats ?
Il n' y a aucune obligation pour France 3 d'organiser des débats dans le cadre des élections municipales. France 3 Franche-Comté a décidé d'en organiser 7. Un par ville-préfecture et 3 pour des villes importantes de la région (Pontarlier, Dole, Montbéliard). Pour ce faire, la station régionale a obtenu des créneaux de décrochages exceptionnels qui permettent de débattre sur une durée de 52 minutes.
Un débat, c'est quoi ?
C'est une émission d'information animée par des journalistes de la rédaction. C'est France 3 qui organise et conduit l'émission. Que ce soit le choix des villes, le choix des thèmes, la construction de l'émission : ce ne sont pas les candidats mais la rédaction en chef et les journalistes spécialisés qui décident de ce dont on va parler. Ce sont également eux qui choisissent le nombre de participants. Au delà de 6 invités, le débat devient ingérable en matière de conduite d'interviews et du coup, inaudible . Car il ne s'agit pas de faire défiler les points de vue les uns après les autres, mais bien de les confronter.
Qui est invité ?
Dans la grande majorité des villes, il y a 6 listes...ou moins. Dans ce cas de figure le choix a été simple. C'est celui d'inviter tout le monde, y compris des listes indépendantes sans étiquette politique, comme ce fut le cas à Lons, Dole, Vesoul ou Montbéliard.
Lorsqu'il y a plus de 6 listes, France 3 se réfère aux règles sur le pluralisme et l'équité édictées par le CSA. Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel définit ainsi le principe d’équité : il " implique que les services de télévision allouent aux candidats (ou aux partis politiques) et à leurs soutiens des temps de parole ou d’antenne en tenant compte de leur représentativité et de leur implication effective dans la campagne."
Le CSA liste les critères retenus : la représentativité s'objective sur les résultats du candidat à un scrutin précédent. Si c'est sa première candidature, sur les résultats de sa formation politique. Le poids de la personnalité entre en jeu, ainsi que sa capacité à animer le débat public (organisation de réunion, désignation d'un mandataire financier, etc...).
Pour les candidats qui ne sont pas présents sur le plateau, France 3 propose d'enregistrer une déclaration d'environ 1 minute sur leur candidature.
Ces principes généraux sont accompagnés d'une recommandation pour chaque élection.
Des candidats peuvent évidemment refuser de participer à un débat, car rien ne les y oblige.
L'équité du temps de parole, c'est quoi ?
Une seule élection est concernée par l'égalité du temps de parole, la présidentielle. Pour les municipales c'est encore le principe d'équité qui s'applique. Le temps de parole dévolu à chaque candidat est donc estimé a priori en fonction des critères de représentativité énoncé ci-dessus, il est contrôlé en direct lors des émissions de débat, au montage lorsqu'il s'agit de reportages. Les décomptes sont ensuite adressés au CSA. Le CSA prend en compte les temps de parole et les temps d'antenne. Le temps d'antenne regroupe le temps de parole et tous les éléments éditoriaux consacrés à un candidat ou à l'un de ses soutiens.