De nombreux Français déclarent avoir déjà ressenti un sifflement ou un bourdonnement dans les oreilles, autrement dit un acouphène, et en particulier 56% des jeunes de 16-34 ans. Au CHU de Dijon, des solutions sont proposées aux patients.
Reportage de Tiphaine Pfeiffer et Romain Liboz avec :
- Alexis Bozorg-Grayeli, professeur au service ORL-CHU de Dijon
- Marianne Nys, sophrologue
D'où viennent les acouphènes ?
Les origines des acouphènes sont variées. Mais, mais elles sont souvent liées à un traumatisme auditif ou à l'usure de l'oreille liée à l'âge. Les acouphènes peuvent s'accompagner d'une intolérance aux bruits (hyperacousie).Chez certaines personnes, l'acouphène est ressenti comme une simple gêne. Pour d’autres, il est vécu comme une intrusion permanente qui constitue un véritable handicap (difficultés pour s'endormir, pour se concentrer). Cela provoque parfois des états d'anxiété pouvant mener à la dépression.
Trop peu de patients consultent pour des acouphènes
Parmi les Français déclarant souffrir d’acouphènes ou avoir souffert d’acouphènes, seuls 49% disent voir consulté un professionnel de santé : médecin ORL ou médecin généraliste dans la très grande majorité des cas. Pour la moitié de ces patients, rien n’a été prescrit ou conseillé alors que 30% se sont vus prescrire un traitement médicamenteux ou une aide auditive (7%). C’est ce qu’indique une enquête JNA – Ipsos – Crédit Agricole, réalisée dans le cadre de la 17e édition de la Journée nationale de l’audition (13 mars 2014).Des solutions existent
"Il y a une panoplie de moyens à mettre en œuvre pour les débarrasser de leurs acouphènes", explique Alexis Bozorg-Grayeli, professeur au service ORL - CHU de Dijon. "D’abord, on traite la cause et deuxièmement on essaie de les habituer, parce que l’habituation aux acouphènes donne des résultats très intéressants : les 20% des patients qui se focalisent sur leurs acouphènes passent dans la catégorie des 80% des patients qui ne se rendent même plus compte qu’ils ont des acouphènes."Progressivement, les patients apprennent à mettre à distance cette perception parasite et à l'ignorer, tout comme ils ignorent la plupart des stimuli de leur environnement qui, à chaque instant, arrivent à leur cerveau et restent au niveau inconscient (comme le bruit de leur respiration, par exemple).
