Il faut agir, ça chauffe de plus en plus ! Un "plan d'adaptation au changement climatique" dans le bassin Rhône-Méditerranée a été présenté jeudi 5 juin 2014. Il concerne cinq régions : Bourgogne, Franche-Comté, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et PACA.
Il fait aujourd'hui à Lyon le climat d'Avignon il y a 30 ans
Pourquoi va-t-on vers une crise de l'eau ?
"Il fait aujourd'hui à Lyon le climat d'Avignon il y a 30 ans, il y a une crise à venir de l'eau qui est une évidence", souligne le préfet du Rhône et de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco, qui est aussi préfet coordonnateur du bassin Rhône-Méditerranée.Un litre d'eau sur deux en agriculture est gaspillé, les villes trop bétonnées empêchent les nappes de se remplir, etc. Bref, il devient urgent de modifier nos habitudes.
C’est ce que prévoit le futur schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) pour la période 2016-2021. Cela permettra d'agir localement, en fonction des spécificités (montagne, plaines, zones agricoles ou urbaines), des zones fragilisées par le changement climatique et les pressions urbaines.
Quelles sont les solutions proposées pour un meilleur usage de l'eau ?
Le plan suggère notamment de laisser l'eau revenir en ville, par des systèmes de rigoles ou de bassins. L'urbanisation des villes continue à imperméabiliser les sols, avec paradoxalement des risques d'inondations encore plus violentes puisque l'eau ne peut pas retourner dans la terre."On a des parkings en zone urbaine qui pourraient avoir des fossés en bout pour laisser l'eau s'infiltrer", et ainsi approvisionner les nappes phréatiques directement et, par ricochet, refroidir les zones urbaines. "C'est la première fois qu'on ose l'idée de désimperméabiliser nos villes!", relève Jean-François Carenco.
Il s'agit aussi de restaurer les rivières et les zones humides, créer des berges boisées, pour lutter contre la chaleur. "Pour rafraichir les cours d'eau, il n'y a que les arbres", indiquent les responsables du plan.
En agriculture, très consommatrice d'eau, le plan invite aussi à appliquer le goutte à goutte plutôt que d'arroser massivement. Il faut aussi réhabiliter les haies pour retenir l'humidité et faire revenir la biodiversité. Un rapport paru en novembre 2013 détaillait déjà plusieurs pistes : émergence de nouvelles filières agricoles, réutilisation des eaux usées, gestion collective de l’irrigation...
Plan d’adaptation au changement climatique bassin Rhône-Méditerranée : propositions
Quels sont les risques à venir ?
Des sécheresses plus intenses, plus longues et plus fréquentes sont attendues sur le bassin Rhône-Méditerranée
Les études scientifiques le confirment : on va vers "un climat plus sec, avec des ressources en eau moins abondantes et plus variables. Des sécheresses plus intenses, plus longues et plus fréquentes sont attendues sur le bassin Rhône-Méditerranée", indique un rapport rendu en août 2013.
Un impact majeur du changement climatique sur l’agriculture est l’assèchement des sols et donc la baisse de leur capacité à accueillir certaines cultures.
"La hausse des températures impliquera une diminution du couvert neigeux, à la fois du fait de moindres chutes de neige et d’une fonte accélérée.
Ainsi, les projections d’évolutions climatiques montrent des signes très nets qui annoncent un problème de raréfaction de la ressource sur le bassin. La tension en période d’étiage (période de l’année où le niveau d’un cours d'eau atteint son point le plus bas) doit s’aggraver fortement et apparaîtra sur de nouveaux territoires.
Les territoires de Bourgogne et Franche-Comté seraient exposés aux baisses de débit les plus importantes.
Un moindre enneigement, une fonte accélérée et des conditions estivales asséchantes auront pour conséquence des étiages plus intenses, plus longs, débutant plus tôt dans l’année. Les ressources en eau souterraines pourront aussi être affectées, par une baisse de la recharge.
Les projections d’évolution des ressources en eau indiquent que la diminution des débits d’étiage serait généralisée : les territoires de Franche-Comté et Bourgogne seraient exposés aux baisses de débit les plus importantes.
Plan d’adaptation au changement climatique bassin Rhône-Méditerranée : constat