Le choix du « made in France » pour faire renaître la marque mythique a échoué. C'est en Suisse, dans la manufacture du groupe Festina que son histoire continuera.
L’horloger Leroy avait fait le pari de réimplanter sa production en France. Il y a trois ans, la capitale franc-comtoise avait érigé son retour en symbole du renouveau de l’activité horlogère bisontine, ancienne capitale de l’horlogerie française. Mais trois ans plus tard il a finalement rejoint le Sentier, en Suisse, où le propriétaire de la marque, le groupe Festina dispose d’une unité de production.
La maison Leroy, est arrivée en 1889 à Besançon. Dès l’origine, ses modèles se distinguent par leurs grandes complications, ces fonctions autres que l’heure (phases de la lune, chronographe, dates, fuseaux horaires, tourbillon…) dont les mécanismes s’ajoutent à celui d’origine et, du coup, compliquent la tâche des horlogers. Emportée par la crise du quartz dans les années 80, la marque avait été rachetée en 2004 par Miguel Rodriguez, le patron de Festina passionné d’horlogerie et qui avait confié sa renaissance à Guillaume Tripet, un designer suisse, avec pour mission de la repositionner à Besançon, où subsiste le savoir-faire. Leroy devait ainsi bénéficier d’horlogers compétents, de l’observatoire de chronométrie – le seul au monde à certifier l’ensemble de la montre – et surfer sur l’image du luxe à la française. Besançon et le Plateau horloger, du côté de Morteau, concentrent encore 70% de la filière française, soit 89 établissements qui emploient 2120 salariés..