Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a réaffirmé mardi 24 juin 2014, qu'il n'était pas prévu d'interdire les épandages de pesticides à moins de 200 mètres des habitations.
Que demandent les agriculteurs de la FNSEA ?
Stéphane Le Foll tente de calmer les inquiétudes des agriculteurs, alors que la FNSEA (Fedération Nationale des Syndicats Exploitants Agricoles) a appelé à une mobilisation nationale mardi 24 juin 2014. Le principal syndicat agricole conteste diverses "contraintes" dont les professionnels sont l'objet.Le projet d'interdiction des épandages de pesticides à moins de 200 mètres des écoles figure notamment dans la ligne de mire des agriculteurs. Stéphane Le Foll a expliqué qu'il fallait "protéger certains lieux d'éventuels phytosanitaires portés par le vent", mais il a souligné qu'il n'avait jamais "dit d'en interdire l'usage 200 mètres autour de toutes les habitations". "Nous atteindrions des chiffres incompatibles avec la pratique agricole", a-t-il ajouté.
Que propose le gouvernement ?
Stéphane Le Foll a précisé qu’il attendait une expertise de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) pour faire des propositions."Nous allons travailler, pour la loi d'Avenir, sur une solution qui permettra d'avoir un système de protection, directement sur les épandeurs ou des protections physiques, tels que haies par exemple. Si ces protections ne sont pas mises en oeuvre, nous devrons réfléchir à la question de la distance vis-à-vis des écoles, crèches et maisons de retraite", a détaillé Stéphane Le Foll.
Pour le ministre de l'Agriculture, "il y a besoin de protéger certaines populations, c'est on ne peut plus normal. Ça peut évoluer, ce ne sera pas forcément 200 mètres. Le code rural prévoit 50 mètres donc nous verrons", a-t-il conclu.
Et maintenant ?
Cette déclaration a lieu au moment où le projet de loi d'avenir sur l'agriculture va commencer à être examiné en commission à l'Assemblée nationale. Le texte passera ensuite en seconde lecture dans l'hémicycle les 7 et 8 juillet.Rappelons que l'Institut national de veille sanitaire a publié une étude qui indique que l'exposition des Français aux pesticides atteint des niveaux très élevés. Pour certains produits, les taux de pesticides retrouvés sont plus élevés qu'en Allemagne ou en Amérique du Nord.