Le fabricant de moteurs de lave-linge Selni à Nevers (Nièvre) doit reprendre début août l'usine de Revin, dans les Ardennes. Mais, des salariés ardennais ont porté l’affaire en justice.
Pourquoi le groupe Selni veut-il racheter une usine dans les Ardennes ?
Le groupe Selni, qui est implanté à Nevers depuis 1939, emploie environ 200 personnes. Le fabricant nivernais veut reprendre l'usine de Revin en conservant 186 salariés sur les 374, pour créer deux lignes de fabrication de moteurs de machines, dont une destinée à Electrolux.Mais, un collectif de salariés FO du fabricant de lave-linge Electrolux à Revin a intenté une action en justice devant le tribunal de Charleville-Mézières. Ils ont demandé vendredi 4 juillet 2014 l'annulation du plan social qui prévoit 188 suppressions d'emplois avant la reprise de l'usine par Selni en août.
Pourquoi les salariés ardennais contestent-ils le rachat par Selni ?
"C'est Electrolux qui a construit la procédure de licenciement avant même que Selni ne reprenne l'activité, alors que c'est au repreneur à présenter le plan social, c'est une fraude manifeste", estime Philippe Brun l'avocat du collectif de 133 salariés affiliés au syndicat Force Ouvrière.Selon lui, la filiale française du groupe suédois Electrolux aurait créé une "société tampon", la société ardennaise industrielle (SAI) dont le siège est à Compiègne (Oise), "qui va porter tous les actifs d'Electrolux avant d'être cédée à Selni, autre fraude manifeste", a affirmé l'avocat devant le tribunal de grande instance.
"Electrolux fait le ménage pour Selni alors que le groupe suédois devrait accompagner le repreneur dans son projet industriel. Aucune offre de reclassement n'a été proposée par Electrolux qui pourtant emploie 40 000 personnes dans le monde", a-t-il ajouté.
Que demande le collectif de salariés ardennais ?
Par ailleurs, le PSE a été validé vendredi matin par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Directe)."Il faut annuler le plan, remettre tout à plat en se demandant s'il existe vraiment une raison économique à ces licenciements alors que le groupe suédois délocalise la production en Pologne", estime Me Brun.
Que répond la direction ?
Pour Me Gilles Bordier, l'avocat d'Electrolux, "le syndicat FO veut faire échouer le projet industriel de reprise alors qu'il évite la fermeture pure et simple de l'usine et permet de maintenir l'emploi à Revin". "Le PSE a été approuvé par les salariés lors d'un référendum et est parfaitementlégal", a-t-il affirmé au TGI.
La décision a été mise en délibéré au vendredi 18 juillet.