C'était un mouvement de grève reconductible illimité qui avait débuté chez les inspecteurs du permis de conduire il y a une semaine. En Bourgogne, 68% des inspecteurs (soit 17 sur 25) ont participé à ce mouvement national, le 15 septembre. La grève est terminée.
Les inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière qui étaient en grève illimitée depuis le 15 septembre 2014, ont suspendu leur
grève et ont repris leur travail ce lundi 22, soit une semaine après. Les examens de tout type qui étaient programmés en Côte-d'Or se dérouleront normalement à compter de ce jour.
Pour les syndicats, le mouvement de grève (bien suivi à 50% en moyenne) n'a pas eu les résultats espérés dans les revendications. D'autres actions sont à prévoir dans les semaines à venir.
Le 4 septembre dernier, Bernard Cazeneuve était en visite dans la Nièvre. Le ministre de l’Intérieur s'est rendu notamment à Nevers où se trouve l’INSERR (un organisme dédié à la sécurité routière). A cette occasion, il a rencontré les inspecteurs et les délégués du permis de conduire et de la sécurité routière. Bernard Cazeneuve leur a assuré que la réforme du permis de conduire n'avait "pas du tout" pour objectif "une privatisation de tout le permis". Apparemment, le message n’est pas très bien passé dans le reste de la France.
En Bourgogne, le mouvement de grève a été suivi à 68% (62% au niveau national), selon Christophe Guillet, délégué régional du syndicat SNICA FO. C'est le département de la Côte d'Or qui a été le plus touché. En revanche, aucun examen n'a été annulé dans la Nièvre.
Reportage d’Elsa Bezin et Daniel Waxin avec :
- Xavier Cazimajou, inspecteur délégué départemental du SNICA FO en Saône-et-Loire
- Tiphaine Pinault, directrice de cabinet du préfet de Côte-d'Or
- Stéphane Cretin, directeur de l'auto-école Notre-Dame, à Dijon
Pourquoi cet appel à la grève est-il lancé ?
L’appel est lancé par les deux principaux syndicats d'inspecteurs. Ils contestent une réforme qui néglige et réduit, selon eux, leur mission de formation.Le Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière (Snica-FO), ultra-majoritaire, a appelé à une grève illimitée.
De son côté, le Syndicat national des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS-CGT) a déposé un préavis pour une grève reconductible jusqu'au vendredi 19 septembre.
Ces appels interviennent moins de trois mois après la journée de grève du 25 juin, lancée par ces deux mêmes syndicats. Ce mouvement avait mobilisé plus de 80% des inspecteurs au niveau national et provoqué l'annulation de 10 000 examens dans la journée.
Que demandent les inspecteurs du permis ?
"Les agents sont à bout, ils ont l'impression d'avoir été trahis par le ministère (de l'Intérieur). On va de déception en déception", dit Thomas Knecht, le secrétaire général adjoint du Snica-FO, qui représente près de 75% des agents. Il évoque un "dialogue de sourds". "Cette réforme n'a été faite que pour produire des places d'examens sans une réflexion sur la qualité de la formation. (...) Ce n'est pas parce qu'on propose à l'usager de passer l'examen toutes les semaines que pour autant, il l'obtient".Outre une réflexion sur le travail et la carrière des inspecteurs, la SNPTAS-CGT réclame aussi "un moratoire" sur les mesures envisagées pour le permis poids lourds qui, à terme, pourrait ne plus être dispensé par les inspecteurs du permis de conduire.
Quels sont les principaux points de la réforme ?
La réforme a pour objectif de réduire le coût du permis et les délais d’attente pour les candidats.
Afin de raccourcir les délais pour passer ou repasser le permis voiture, le gouvernement a confié depuis le 1er juillet la surveillance de l'examen du code à des gendarmes et policiers en retraite, en attendant que cette activité soit entièrement déléguée à un prestataire agréé par l'Etat à partir de juillet 2015. Cette mesure doit permettre aux inspecteurs de se concentrer sur l'examen pratique.
Depuis le 1er août, l'épreuve de conduite a également été réduite de 35 à 32 minutes afin de permettre aux inspecteurs de faire passer un candidat supplémentaire par jour (13 au lieu de 12).
Outre ces mesures, le ministère de l'Intérieur souhaite entamer avec le corps des inspecteurs du permis "une démarche de modernisation" de la profession, avec notamment une révision de l'agrément des auto-écoles et des clauses obligatoires des contrats entre candidats et établissements.