Les députés PS "frondeurs" vont-ils accorder leur confiance au Premier Ministre Manuel Valls mardi 16 septembre, lors du vote de confiance à l'Assemblée nationale...? Christian Paul, lors de la rentrée parlementaire la semaine dernière, le lundi 8 septembre, ne veut pas d'une "unanimité de façade".
Le vote de confiance de l'Assemblée, en pleine crise gouvernementale
En quête d'une légitimité nouvelle après la grave crise gouvernementale de la rentrée, le Premier ministre français, Manuel Valls, sollicite mardi 16 septembre, pour la deuxième fois en cinq mois, un vote de confiance des députés, deux jours avant une très attendue conférence de presse de François Hollande.Remaniement forcé pour évincer les ministres rebelles (Montebourg, Hamon, Filippetti), déballage embarrassant de l'ex-Première dame Valérie Trierweiler sur sa vie avec le président à l'Elysée, éviction de l'équipe "Valls 2" de Thomas Thévenoud, important dérapage des déficits publics 2014 et 2015, croissance atone... Le scénario improbable de la rentrée gouvernementale s'est jusque là écrit de la plus noire des encres.
Manuel Valls sera soumis mardi 16 septembre à un nouveau vote de confiance à l’Assemblée Nationale. S’il ne l’obtient pas, le Premier Ministre devra présenter sa démission au président de la république.
Quelle sera la réaction des députés PS et notamment des "frondeurs" ? La question a été posée à Christian Paul lors de la rentrée parlementaire lundi 8 septembre.
L'interview de Christian Paul, député PS de la Nièvre, par Stéphane Robert
Manuel Valls sera soumis mardi 16 septembre à un nouveau vote de confiance à l’Assemblée Nationale. S’il ne l’obtient pas, le Premier Ministre devra présenter sa démission au président de la république.
Quelle sera la réaction des députés PS et notamment des "frondeurs" ? La question a été posé à Christian Paul lors de la rentrée parlementaire lundi 8 septembre.
Le Premier Ministre optimiste pour obtenir la confiance de l'Assemblée
Mais sauf concordance malchanceuse, le Premier ministre, lui aussi fragilisé par une rentrée catastrophique pour l'exécutif, devrait obtenir sans trop de heurts ce vote favorable. Manuel Valls n'a "aucun doute" sur ce point, a-t-il d'ailleurs répété à de nombreuses reprises ces derniers jours.Au point qu'il ne veut pas devoir compter sur la voix de M. Thévenoud, redevenu député mais aussitôt exclu du groupe socialiste et décidé à s'accrocher à son siège.
"Je demande à la gauche d'être forte. La question n'est pas de savoir si ça passe mais de passer avec de la force, des marges", a déclaré le Premier ministre au Journal du Dimanche. Il aura bien besoin de rassembler un maximum son camp pour s'éviter des sueurs froides. Avec l'UMP et apparentés (199 sièges), l'UDI (30 sièges) les élus du Front de gauche (10) et la plupart des 8 non inscrits (dont les 2 FN), ce bloc peut espérer quelque 260 voix, à condition de gagner 13 des 18 écologistes, qui ne se prononceront que mardi sur leurs intentions.
Les frondeurs, un groupe estimé à une cinquantaine d'abstentions
Du côté de la majorité, les "frondeurs" du groupe PS ont annoncé aller vers une "abstention collective". La maire PS de Lille Martine Aubry leur a donné samedi un blanc-seing, se déclarant "pour l'indépendance de chacun" dans ce vote. Décompte mardi vers 19H00 ou 20H00, après le discours du Premier ministre (15H00), les orateurs des différents groupes, puis le vote lui-même (18H30).Avec 289 sièges dans le groupe socialiste et le soutien bien engagé des députés radicaux (17 voix, un "diamant gros comme le Ritz" selon leur chef de file Roger-Gérard Schwartzenberg), il faudrait autour d'une cinquantaine d'abstentions frondeuses pour atteindre la "cote d'alerte" qu'on se fixe à Matignon.
Lors du premier vote de confiance le 8 avril, ils n'avaient été que 11 socialistes à s'abstenir. Le 29 avril, sur le programme de stabilité budgétaire 2014-2017, un record de 41 abstentions PS avait été enregistré. Le 8 juillet, la fronde s'était érodée à 33 élus.
Possible nouvelle source de tensions avec l'aile gauche: du fait de la faible inflation, le gouvernement a annoncé vendredi la non-revalorisation des petites retraites. Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a toutefois promis dimanche "un coup de pouce", que devrait détailler Manuel Valls mardi.
Les frondeurs, qui se défendent de vouloir faire chuter le gouvernement, semblent déjà dans l'après: "le vote de la semaine prochaine c'est un temps fort mais il y en aura d'autres à l'automne, le vote du budget, celui de la Sécurité sociale et, à chaque fois, nous ferons entendre notre voix", souligne Christian Paul (Nièvre).
Sarkozy comme dérivatif
Face à des sondages désastreux (13% d'opinions favorables selon un des instituts, le plus bas pour un président de la République), François Hollande, qui tient jeudi sa quatrième grande conférence de presse semestrielle, a voulu afficher son rôle à l'international. Il s'est rendu vendredi à Bagdad et préside à Paris un sommet international consacré à l'Irak.Dans cette avalanche de mauvaises nouvelles, le retour annoncé de l'ex-président Sarkozy, qui devrait se concrétiser d'ici la fin de la semaine, pourrait paradoxalement permettre aux socialistes de souffler un peu, en braquant les projecteurs ailleurs que sur les difficultés du gouvernement.