Les hommes sont plutôt attirés par le "gras-salé" alors que les femmes sont un peu plus "gras-sucré", c’est ce qu’indique une étude menée en concertation avec le Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation de Dijon.
A quoi est due l'attirance pour le gras ?
Un adulte sur quatre avoue manger à la petite cuillère sa pâte à tartiner chocolat-noisettes (type Nutella), selon l’étude conduite par Caroline Méjean et Aurélie Lampure (Inserm/Inra/Cnam/Université Paris XIII).L'attirance pour le gras est souvent associée au fait de manger sous le coup de l'émotion, ainsi qu’à la pratique des régimes chez les femmes, sans doute en raison de la frustration.
On observe aussi chez les femmes enceintes une attirance pour le gras, qui pourrait être liée à la physiologie pour protéger le foetus, en prenant des kilos.
Par ailleurs, les jeunes sont plus attirés par le gras que les plus âgés et les fumeurs et les buveurs réguliers d'alcool sont plus attirés par le gras-salé.
Pourquoi le gras est-il plus répandu chez ceux qui ont de faibles revenus ?
Cette nouvelle étude est basée sur des questionnaires validés avec le Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation de Dijon. Elle confirme que l'attirance pour le gras (salé et sucré) est plus répandue dans la population à faibles revenus que parmi celles disposant de plus hauts revenus.Un constat à mettre en relation avec une offre alimentaire bon marché, plus souvent de qualité médiocre. Or, explique Caroline Méjean, plus l'on se trouve exposé au gras, plus l'attirance pour cette sensation s'accroît.
Les chercheurs vont suivre maintenant l'effet de ces attirances sur les fluctuations de poids et, à terme, l'état de santé des volontaires pour voir si ceux qui se rangent dans le plutôt "sucré" développent un diabète de type 2 (le plus courant) ou davantage d'hypertension pour ceux aimant le "salé".
Comment participer au projet NutriNet-Santé ?
L'étude NutriNet vient de paraître dans la revue spécialisée British Journal of Nutrition. Ses auteurs sont Aurélie Lampuré, Amélie Deglaire, Pascal Schlich, Katia Castetbon, Sandrine Péneau, Serge Hercbergand Caroline Méjean.L’étude a été réalisée à partir d'un échantillon de la cohorte de plus 267 500 "nutrinautes" (+ de 18 ans) participant au projet NutriNet-Santé dont le recrutement se poursuit via le site etude-nutrinet-sante.fr
NutriNet-Santé a pour ambition de regrouper 500 000 internautes. Ce projet vise à mieux identifier les facteurs de risque ou de protection liés à la nutrition pour améliorer la santé des populations.