Minée par des dissensions internes, affaiblie par des blessures, la JDA a été éjectée du Top 8 après une huitième défaite consécutive en Pro A. C'est grave docteur ?
Dijon n'a plus gagné depuis 2 mois
Le 24 janvier dernier, pour le début de la phase retour, la JDA Dijon s'imposait à Paris. Depuis, rien. Le néant, 8 matchs, 8 défaites en Pro A. Brillants 4emes, les Dijonnais ont depuis sombré à la 9ème place au classement, boutés hors du Top 8 synonyme de playoffs depuis mardi soir, par Reims. Mais qu'a-t-il bien pu se passer pour que Dijon dégringole ainsi ?
D'abord, la blessure de Ferdinan Prenom, le 16 février dernier à l'entrainement marque le premier accroc. Le pivot s'est blessé au genou gauche et est indisponible jusqu'à la fin de saison. Privé d'une solide rotation à l'intérieur, un secteur déjà délicat, Dijon s'est retrouvé démuni, sans solution de taille. Après une longue recherche avec ses moyens limités, la JDA a trouvé enfin un remplaçant il y a deux semaines en la personne de Kevin Bristol. En deux matchs, le pivot américain a montré des choses intéressantes mais pas assez pour faire repartir le groupe dans le bon sens.
Un collectif sur les rotules
Car c'est bien toute l'équipe qui tire la langue depuis deux mois. Vendredi face à Bourg-en-Bresse, les hommes de Jean-Louis Borg vont disputer leur 48e match de la saison (27 en Pro A - 16 en Eurocoupe - 3 en Coupes de France - 2 en Leaders Cup). Physiquement, le groupe est sur les rotules malgré une plus grande profondeur de banc que l'an passé. Mais Harris, Moss voire Walker souffrent et sont moins saignants. Mendy joue aussi blessé aux abdos depuis plusieurs journées, Alingué a été longtemps blessé à la main, et Kevin Joss-Rauze a lui aussi traîné quelques pépins. Bref, l'infirmerie est pleine.
Des leaders en baisse de rythme, un Gray transformé en sérial shooteur un peu trop gourmand, des principes défensifs oubliés, un collectif en déliquescence et l'erreur de casting Kris Joseph. Le Canadien ne s'est jamais intégré au système Borg et depuis l'arrivée de Bristol, il est même laissé en tribunes car Dijon ne peut aligner que 5 étrangers par rencontre... A l'aile, c'est donc le désert, alors que l'an passé, Riley montait en puissance...
Le bras de fer Borg / Renault
Enfin, une autre cassure a eu lieu face à Strasbourg, lors de la demi-finale de Leaders Cup. Passé tout près d'une qualification en finale, Jean-Louis Borg était ressorti frustré : "Je passe mon temps, ma vie, ma carrière à demander un ou deux joueurs de plus que je n’obtiens pas. C’est dur de voir que l’on ne va pas en finale pour ces raisons-là." Des propos qui ressemblaient à un en-revoir, alors qu'il reste un an de contrat au varois.
Le président Michel Renault, lui a d'ailleurs rappelé par médias interposé, trouvant "qu'il ne se met(tait) plus en colère, quelque chose ne va pas ou il prend des calmants"... Ambiance, déjà froides, les relations sont devenues inexistantes... Annoncé à Strasbourg (mais Collet viens de re-signer ou à l'ASVEL mais Jackson fait du bon boulot), Borg sera assurément convoité cet été, son travail étant unanimement salué.
Objectif ? Sauver ce qui peut l'être
Qu'est-ce qui peut être sauvé alors ? Les playoffs ? De plus en plus compliqués, même s'il reste 8 matchs à jouer. Les Dijonnais semblent contraints de devoir faire le plein au Palais (Bourg, Nancy, Pau, Rouen), pas insurmontable mais aussi prendre au moins un match à l'extérieur (Le Mans, Gravelines, Orléans, Nanterre), plus compliqué...
En tout cas, si les Dijonnais ne s'imposent pas vendredi face à Bourg, les playoffs seront une utopie, et la fin de saison un long calvaire. Reste une demi de Coupe de France mais à Strasbourg, mardi prochain. Pour que l'histoire en s'achève pas en eau de boudin.
Voir le reportage de Théo Souman et Amélie Douay à l'entraînement ce mercredi :