La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal demande aux jardineries de ne plus vendre en libre service le Roundup du géant américain des semences et de l'agrochimie Monsanto, afin de lutter contre les effets néfastes des pesticides.
"La France doit être à l'offensive sur l'arrêt des pesticides dans les jardins et je vous annonce que j'ai demandé aux jardineries d'arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto", a déclaré Ségolène Royal.A la place du glyphosate (round up), pesticide cancérigène selon l'OMS, jardinez nature http://t.co/LNJ9w51Yb5 pic.twitter.com/Gfr4pW8aO2
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 14 Juin 2015
Le Roundup avait été remis au centre de l'actualité après le classement en mars du glyphosate, son principe actif, comme cancérogène "probable chez l'homme", même si les "preuves sont limitées", par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Dans un communiqué transmis à l'AFP, le groupe Monsanto explique ne pas avoir à ce stade "d'information réglementaire concernant une évolution de l'autorisation de mise sur le marché du désherbant Roundup".
Reportage de T. Pfeiffer et A. Douay :
- Intervenant : Thierry Bertin : responsable de rayon jardinerie Villaverde
La réponse de Monsanto : pas de risque particulier pour l'utilisateur
Il juge qu'absolument aucune nouvelle donnée scientifique récente ne permet de remettre en cause cette autorisation et estime que "dans les conditions recommandées d'utilisation figurant sur l'étiquette, le produit ne présente pas de risque particulier pour l'utilisateur". Monsanto précise enfin qu'il continue "à travailler activement avec les autorités compétentes pour assurer la ré-homologation décennale européenne du glyphosate".Cette annonce de Ségolène Royal intervient alors que l'association de consommateurs CLCV avait interpellé en début de semaine les agences sanitaires françaises et européennes et le ministre de l'Agriculture sur le glyphosate, demandant notamment qu'il ne soit plus vendu en libre service aux jardiniers amateurs. Dans la foulée, Ségolène Royal et le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avaient indiqué dans un communiqué jeudi qu'à compter du 1er janvier 2018, l'accès aux produits phytosanitaires pour les jardiniers amateurs ne pourra se faire que "par l'intermédiaire d'un vendeur certifié".
Stéphane Le Foll avait toutefois indiqué auparavant ne pas vouloir interdire le glyphosate, l'herbicide le plus utilisé en France.