A l'horizon 2030, il faudra plus de logements. Pourtant la population ne devrait pas augmenter. La taille des ménages se réduit. Explications.
Si la tendance démographique se poursuit, nous serons 1.350.400 ménages en 2030 en Bourgogne-Franche-Comté.
Les effets du vieillissement de la population expliqueraient en grande partie cette progression.
Le nombre de ménages augmenterait moins rapidement qu’au niveau national, même dans les départements les plus dynamiques, Côte-d’Or, Doubs et Territoire de Belfort. Il diminuerait dans la Nièvre.
La population vieillit, on vit de plus en plus seul
La taille des ménages n’a cessé de diminuer, passant en moyenne dans la région de 2,6 personnes en 1990 à 2,2 en 2013. Cette diminution de la taille des ménages, continue depuis plusieurs décennies, a quelque peu ralenti entre 2008 et 2013. Elle devrait toutefois se poursuivre dans les années à venir. D’ici 2030, les ménages pourraient être constitués d’à peine plus de deux personnes en moyenne.
La Bourgogne- Franche-Comté a été l’une des premières régions confrontée au vieillissement de sa population.
Avec une population régionale stable mais structurellement plus âgée, les ménages seraient plus nombreux et plus petits. En effet, passée la soixantaine, rares sont les personnes à vivre dans un ménage de plus de deux individus : les enfants ont généralement quitté le foyer familial.
De plus, au-delà de 75 ans, il est même assez fréquent de vivre seul, en raison du veuvage. Avec l’allongement de l’espérance de vie, la part des foyers dont la personne de référence est âgée d’au moins 65 ans augmenterait (38 % en 2030 contre 30 % en 2013). Cette forte progression proviendrait pour moitié de celle des 75 ans et plus, qui représenteraient ainsi un ménage sur cinq en 2030. La moitié serait des personnes seules.
Nos modes de vie donnent des ménages plus petits
15 300 ménages supplémentaires seront liés aux évolutions des modes de cohabitation. La diminution de la taille des ménages est également liée à l’évolution des modes de vie : moins de familles nombreuses, mises en couple plus tardives, unions plus fragiles entraînant l’augmentation de la monoparentalité, décohabitation des générations. La hausse du niveau de vie, le développement rapide du parc de logements ainsi que le prix du foncier plus faible dans la région ont facilité ces mutations et donc favorisé la décohabitation au cours des dernières décennies. Ce phénomène devrait se poursuivre jusqu’en 2030 : à âge égal, les habitants formeraient donc des ménages plus petits qu’en 2013.
Dans quels départements se situeront les besoins en logement ?
Sur la période de 2020 à 2026, c’est en Côte-d’Or et dans le Doubs que les besoins en logements seraient les plus élevés, avec respectivement 12 300 et 10 300 logements.
La Saône-et-Loire (6 700), l’Yonne (5 000) et le Jura (4 300) concentreraient tout de même 36 % des besoins régionaux. Les besoins en Haute-Saône (près de 3 000) et dans le Territoire de Belfort (2 000) seraient plus modestes. Malgré la forte baisse du nombre de ménages attendue dans la Nièvre, près de 1 500 logements seraient nécessairessous l’effet de l’accroissement de la vacance et pour répondre aux projets de démolition