C'est un mode de consommation qui gagne du terrain depuis quelques années. En Bourgogne aussi le marché de l'occasion est florissant.
Véritable phénomène de mode, la seconde-main n’a pas fini de séduire les Français, petits et grands. Longtemps entourés de préjugés, les achats de seconde-main ne s’adressent plus seulement aux petits budgets, et ils s’inscrivent dans une démarche sociétale et environnementale.
Dans l’Hexagone, près de 7 français sur 10 se disent prêts à renoncer à l’achat de produits neufs pour ceux de seconde-main. Cette démarche s’inscrit chez de nombreux consommateurs dans une réflexion notamment environnementale. En effet, selon la fondation Ellen MacArthur, l’industrie textile produirait 10 % des émissions mondiales de carbone, ce qui la positionne à la deuxième place des industries les plus polluantes après le pétrole. Consommer d'occasion permet donc de réduire, petit à petit, la production de produits neufs, de prolonger leur durée de vie et de réduire le volume de déchets générés.
En janvier je me suis inscrite au défi rien de neuf organisé par l'association @ZeroWasteFR
— Lucie Amiot (@amiotlucie) April 1, 2019
Sur le blog je vous propose un petit bilan pour ce 1er trimestre sans (ou presque) achats neufs ??! > https://t.co/BpLzyx2gBG #zerodechet #secondemain #riendeneuf pic.twitter.com/OmOCHCgNdo
Aujourd’hui, l’achat d’occasion ne se résume plus seulement aux vide-greniers et aux friperies. Les alternatives au neuf sont de plus en plus variées, faciles d'accès et pratiques d’utilisation. On ne cite plus les plateformes en ligne comme le géant Le Bon Coin, au chiffre d’affaires s’élevant à 307 millions d’euros en 2018.
L'application tendance Vinted, majoritairement dédié aux vêtements, compte plus 45 millions d’utilisateurs partout en Europe. Un marché qui se veut de plus en plus lucratif puisqu’il représente plus de 7 milliards d’euros avec une croissance de 7 % en un an.
Je voulais faire autre chose, trouver un autre moyen de consommer et de s’affranchir des valeurs financières de chaque chose.
Mais parfois, l’occasion peut-être aussi… gratuite ! Ce tout nouveau concept se répand peu à peu à travers la France. À Beaurepaire-en-Bresse (Saône-et-Loire), l’association « Le Repère Sanflouze » propose des articles d’occasion gratuitement. Tout y passe : vêtements, livres, vaisselle et autres jouets. Chacun peut venir prendre ce dont il a besoin, sans obligation de faire des dons en retour.
L’initiatrice du projet, Blandine Zimmermann, explique sa démarche : « J’ai vu un post sur les réseaux sociaux de France 3 sur un magasin gratuit qui est en Aquitaine. Je me suis dit « pourquoi pas ici ? » […] On est dans un monde maintenant de surconsommation. Je voulais faire autre chose, trouver un autre moyen de consommer et de s’affranchir des valeurs financières de chaque chose. » Un concept écologique et économique qui ravit les riverains et autres curieux venu dénicher des trésors sans sortir leur portefeuille : « c’est bien je trouve, parce que ça évite de gâcher ! » rapporte une visiteuse.
Au coeur des tendances
Les réseaux sociaux ont démocratisé ces achats d'occasion. Aujourd'hui, cette pratique s’encre comme un véritable choix, une philosophie de vie et ne sont plus liés aux faibles revenus. Ainsi, de nombreux.ses créatrices et créateurs de contenus proposent des revues d’achats d’articles de seconde-main, des conseils pour les transformer (appelé aussi upcycling) ou encore leurs meilleures adresses de chine.
Conscients de l’engouement des consommateurs, de grandes marques et entreprises se sont également lancées dans ce marché. C’est le cas notamment de l’enseigne Super U, qui propose dans certains magasins comme celui de Venarey-Lès-Laumes (Côte-d’Or) le rachat d’objets, apportés par les particuliers puis la revente dans leurs rayons. Des enseignes de prêt-à-porter comme la marque Kiabi propose également un service de vente d’articles de seconde-main en ligne, puis petit à petit au sein de leurs magasins.