L'ancien "monsieur sécurité" d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été identifié par "Le Monde" en train de commettre des violences contre des manifestants, le 1er mai 2018. Depuis, des voix s'élèvent pour dénoncer, ou minimiser, cette affaire. Qu'en pensent les élus francs-comtois ? Détails.
Depuis une semaine, les révélations pleuvent après qu'un proche d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été identifié en train de battre des manifestants le 1er mai, à Paris, au milieu de CRS, alors qu'il ne devait être qu'un simple observateur de l'événement. Après des images vidéo révélées par le journal Le Monde, l'homme au comportement violent a, dans un premier temps, été simplement suspendu quinze jours, avant d'être finalement licencié.
Il semblerait qu'Alexandre Benalla soit coutumier des faits de violence. "Le 16 novembre 2016 à Bobigny (Seine-Saint-Denis), il avait ainsi expulsé manu militari un militant venu poser une question au candidat Macron, le jour de l'annonce de sa candidature" explique France Info.
► L'article à lire pour comprendre l'affaire Alexandre Benalla.
Alors que la presse française dévoile quotidiennement des éléments accablants au sujet d'Alexandre Benalla et de son rôle auprès d'Emmanuel Macron, certains élus choisissent le silence. D'autres acceptent de commenter cette affaire, qui risque d'éclabousser plus d'un protagoniste.
"C'est une affaire gravissime"
En Franche-Comté, Éric Alauzet, député du Doubs LREM a déclaré : "C'est une affaire gravissime. De par l'abus de pouvoir qu'a manifesté cette personne, et des conséquences que ça entraîne. La plus grave : la confiance que la population peut avoir en l'action des forces de l'ordre. Il faut aller au bout de cette affaire. Nous devons faire toute la lumière et toute la transparence sur cette affaire."
Écoutez son interview en intégralité :
Annie Genevard, députée du Doubs Les Républicains, a commenté l'affaire sur Twitter et a justifié le blocage politique exercé à l'Assemblée Nationale, par les élus de l'opposition qui réclament des comptes au gouvernement : "L’Assemblée Nationale exerce les prérogatives qui sont les siennes. Nous sommes les députés du peuple et il est de notre devoir d’exiger des réponses dans l’affaire Benalla".
L’@AssembleeNat exerce les prérogatives qui sont les siennes.
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) 22 juillet 2018
Nous sommes les députés du peuple et il est de notre devoir d’exiger des réponses dans l’affaire #Benalla.
Le #PJLConstit vise à affaiblir le Parlement, cette affaire prouve que ce serait une lourde faute !#DirectAN pic.twitter.com/Zj4vw5MphA
"Les dérives du pouvoir"
François Sauvadet, président du groupe de l'Union des Républicains, de la Droite et du Centre au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, a commenté toujours sur Twitter : "Il faut aller plus loin dans la transparence et l'exigence" écrivait Emmanuel Macron dans son programme en 2017 ! L'Affaire Benalla met en lumière les incroyables dérives du pouvoir et le sentiment de toute puissance qui habite le Chef de l'Etat".
"Il faut aller plus loin dans la transparence et l'exigence" écrivait @EmmanuelMacron dans son programme en 2017 ! L'#AffaireBenalla met en lumière les incroyables dérives du pouvoir et le sentiment de toute puissance qui habite le Chef de l'Etat #AffaireDEtat #BenallaGate
— François SAUVADET (@sauvadet) 21 juillet 2018
Martial Bourquin, sénateur PS du Doubs, s'est fendu d'un communiqué de presse ce dimanche 22 juillet : "Je vois deux dérives à notre démocratie : la première étant le silence et la volonté de couvrir des faits violents. Les privilèges : voilà le second point qui questionne le plus. Les révélations récentes sont inquiétantes pour le fonctionnement de notre démocratie. Cette histoire laisse entendre que pour la République En Marche il y a deux poids, deux mesures … et que la justice n’est pas semblable pour tous."
"Voiture avec chauffeur, salaire de 10.000€/mois, complicité de l’Élysée quand il commet des violences, logement de fonction quai Branly, passe-droits, et maintenant une promotion indue ! Mais qui est Alexandre Benalla pour Emmanuel Macron, qui a tant fait pour lui plaire ?" s'est interrogée Sophie Montel, ex-Front National, actuellement députée européenne et membre du groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe, sur les réseaux sociaux.
"Les Français méritent des explications"
"Je comprends et je partage l’émotion et les interrogations suscitées par l’affaire Benalla et nous voulons tous la vérité. Dès jeudi soir nous avons obtenu une commission d’enquête co présidée par Yaël Braun-Pivet... " a quant-à-elle expliqué Danielle Brulebois, secrétaire de l'Assemblée Nationale, et députée du Jura LREM.
Je comprends et je partage l’émotion et les interrogations suscitées par l’affaire Benalla et nous voulons tous la vérité. Dès jeudi soir nous avons obtenu une commission d’enquête co présidée par Yaël Braun-Pivet... https://t.co/UtPPeRyX34
— Danielle Brulebois (@dbrulebois) 21 juillet 2018
Michel Zumkeller, Député du Territoire de Belfort UDI, s'est exprimé vivement sur son compte Facebook : "15 jours de mise à pieds ? On parle de quelqu'un qui s'est mis à porter un brassard de la police, qui ne c’est pas comporté comme un policier parce que la police ne se comporte pas comme ça, et qui s'est mis à frapper un manifestant à terre. Et la réponse c'est qu'il a été mis à pieds 15 jours ! Et maintenant on apprend que contrairement aux affirmations il a continué son Travail comme auparavant !!! Les français méritent des explications !!!"
Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, doit être auditionné par la commission d'enquête parlementaire, ce lundi 23 juillet.
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