Me Florand veut s'assurer que Jonathann Daval n'aurait pas bénéficié d'une éventuelle complicité. Il va demander au juge d'instruction en charge de l'affaire Alexia, une comparaison avec les éléments ADN de l'homme qui s'est suicidé à Esmoulins le 6 janvier. Un rapprochement qui révolte sa veuve.
C'est une deuxième affaire dans l'affaire Alexia. Le 6 janvier 2017, le corps sans vie d'un homme de 38 ans est retrouvé dans son cabanon de jardin à Esmoulins en Haute-Saône. C'est sur cette commune que le corps en partie carbonisé de la jeune Alexia a été retrouvé le 30 novembre.
L'enquête a conclu au suicide de cet homme, mort par balle, un petit calibre. L'autopsie a révélé que ce père de famille avait 3,8 g d'alcool dans le sang. La police scientifique de Lyon a retrouvé des résidus de poudre à canon sur la manche droite et la main droite de la victime. L'arme reste introuvable. Selon le procureur de la République de Haute-Saône, l'homme aurait jeté son arme dans une poubelle avant de succomber plus loin sur son terrain. L'arme serait partie avec d'autres déchets au centre de tri. Dans cette affaire de suicide, aucun juge d'instruction n'a été saisi. Le parquet de Haute-Saône était en charge du dossier.
Pour Me Florand et ses clients parties civiles, cette mort pose question. Depuis plusieurs jours, l'avocat bataille pour que la justice compare les ADN du suicidé d'Esmoulins avec ceux retrouvés sur le lieu de la découverte du corps d'Alexia.
Déterminer si Jonathann Daval aurait bénéficié d'un complice
Le procureur de la République de Haute-Saône Emmanuel Dupic a confirmé hier qu'il ne s'opposerait pas à cette requête. Pour que les pièces de ces deux affaires soient comparées, il fallait un donneur d'ordre explique Me Florand. Ce donneur d'ordre ne peut être que le juge d'instruction chargé de l'enquête Alexia. Me Florand va le saisir, pour que les comparaisons ADN soient effectuées.
Soit aucun lien ADN n'existe, ce qu'affirme jusqu'à présent le procureur de Haute-Saône. "Soit les ADN correspondent, cela ouvrirait un champ des possibles dont on ne sait où il aboutira" précise Me Florand. Si c'est le cas, cela mènerait les enquêteurs sur la piste d'une possible complicité de Jonathann Daval lorsqu'il s'est débarrassé du corps d'Alexia.
Me Florand, interrogé par France 3 Franche-Comté a annoncé qu'il déposera cette demande d'analyses ADN lundi 5 février auprès du juge d'instruction de Besançon (Doubs) chargé de l'enquête sur la mort d'Alexia.
Par ailleurs, samedi 4 février, l'épouse de l'homme qui s'est suicidé, déclare à nos confrères de LCI : "Je suis révoltée que le nom de mon mari puisse être associé à cette affaire. Mon mari n'a rien à voir avec cette affaire. Je veux qu'on arrête de salir sa mémoire. Nous n'avons strictement rien à voir avec les Daval. Je ne sais pas qui sont ces gens."