EXCLUSIF. Il y a un an, Sophie Lionnet, jeune fille au pair, était assassinée à Londres. Sa mère qui réside dans l'Yonne s'est confiée ce mercredi à France 3 Bourgogne. Elle évoque sa douleur, ses mois de calvaire, sa culpabilité.
En septembre 2017, le corps carbonisé de Sophie Lionnet était découvert par les pompiers à Londres, au Royaume-Uni, dans le jardin du couple de Français qui l'employait comme fille au pair.
Sabrina Kouider et Ouissem Medouni ont été condamnés en juin à perpétuité par la cour criminelle de Londres. Cette condamnation est assortie d'une peine de sûreté de trente ans.
Un an après la mort de Sophie Lionnet, sa mère nous a accordé un entretien exclusif ce mercredi 12 septembre 2018 à Paron, dans l'Yonne. Catherine Devallonné y évoque sa douleur, ses mois de calvaire, sa culpabilité.
"J'essaye d'aller bien, explique-t-elle. J'ai toujours ces images de ces deux criminels en tête. L'image de la dernière photo de ma fille qui m'a mis très mal à l'aise et qui me rend malade. Maintenant j'essaie d'évacuer tout le procès pour avancer dans la vie et m'occuper de mon fils."
À son domicile de Paron, dans l'Yonne, elle a tenu à garder la chambre de sa fille intacte. "J'y vais tous les jours, je lui parle, confie Catherine Devallonné. Je lui rend visite tous les jours au cimetière et je reste un quart d'heure, vingt minutes, des fois une demi-heure quand j'en ai besoin et je parle avec elle. J'ai vraiment besoin de ça pour me sentir bien en ce moment."
La condamnation à perpétuité des deux meurtriers de sa fille la satisfait. "J'ai très bien accueilli le jugement. Ils ont la peine qu'ils méritent. Au moins, je sais qu'ils ne sortiront pas de prison avant d'avoir un certain âge. C'est tout ce que je souhaitais."
Une marche blanche en projet
Malgré tout, Catherine Devallonné regrette de n'avoir pas pu réagir avant le drame. "La dernière fois que je l'ai eue au téléphone, elle pleurait. Bon, je sais que c'est une fille qui est quand même assez timide et très émotive. Il suffit qu'on la dispute pour qu'elle pleure parfois. Donc je n'étais pas très étonné. Avec le recul, maintenant je me dis que quand je l'ai eue au téléphone peut-être qu'elle avait de la pression derrière elle et qu'elle n'a rien pu me dire. Sinon j'aurais peut-être pu la forcer à s'exprimer, ou à dire simplement 'maman ça va pas vient me chercher'.
La mère de Sophie Lionnet souhaite organiser prochainement une marche blanche pour rendre hommage à sa fille. La date et le lieu doivent être confirmés prochainement.