Recherche de méthodes alternatives au gavage, à la castration, à l’épointage du bec ; amélioration des conditions d’abattage, etc. Le ministre de l'Agriculture a présenté la stratégie du gouvernement pour améliorer le bien-être animal.
Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, a présenté la feuille de route du gouvernement pour améliorer le bien-être animal, mercredi 29 août 2018. Certaines mesures figurent dans le projet de loi Agriculture et Alimentation qui doit être à nouveau examiné à l'Assemblée nationale à partir du 12 septembre.
►En finir avec le broyage des poussins mâles
Le ministre a évoqué une convention passée avec une entreprise pour créer d'ici à 2024 une méthode permettant aux industriels de mettre fin au broyage des poussins mâles.
"C'est une technique qui existe aujourd'hui" et "à laquelle il faut mettre fin", a déclaré Stéphane Travert. "Nous avons engagé 4,3 millions d'euros avec une entreprise pour un dispositif qui permettra de faire du "sexage" (tri, NDLR) à l'intérieur de l'oeuf pour éliminer les poussins mâles, avant leur éclosion", a-t-il expliqué.
Concernant la castration des porcs, le ministre de l'Agriculture a indiqué que des engagements avaient été pris avec la filière porcine. Il a évoqué "un travail de longue haleine avec la filière pour trouver d'autres pratiques innovantes" et la présentation fin 2018 d'un plan de sortie de la castration des porcs.
Bien-être animal : renforcement du Plan d’action prioritaire
— Alim'Agri (@Min_Agriculture) 29 août 2018
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Stéphane Travert a rappelé l'engagement de la filière avicole à limiter à 50% la proportion d'oeufs de poules issus d'élevages en cages d'ici à 2022.
Il a aussi été question de la filière de la viande bovine, qui souhaite faire monter en puissance la proportion de viande produite en label rouge. Le ministre l'a appelée à faire de ce label un vrai gage d'excellence en termes de bien-être et à changer son cahier des charges.
Stratégie de la France pour le bien-être des animaux 2016 – 2020
►Les animaux de compagnie sont aussi concernés
Les axes stratégiques retenus pour le plan de bien-être animal concernent principalement les animaux d’élevage, détenus par des professionnels (petits et grands ruminants, équidés, porcs, volailles…). Mais, les animaux de compagnie, de loisir et de sport, ou encore ceux utilisés à des fins scientifiques, sont aussi concernés par cette stratégie.
Le gouvernement veut mieux encadrer le commerce des animaux de compagnie pour lutter contre l’abandon et le trafic des chiens et des chats.
►L'importance des poursuites en cas de maltraitance animale
Il veut aussi sensibiliser les procureurs sur l’importance d’engager des poursuites en cas de maltraitance animale, "afin notamment que les animaux puissent être soustraits à leur propriétaire ou leur détenteur".
A noter que le projet de loi Agriculture et Alimentation prévoit que le délit de maltraitance animale sera étendu et que les peines doublées. Les associations de protection animale pourront se porter partie civile dans les cas réprimés par le code rural et de la pêche maritime et constatés par un contrôle officiel (article 13). Objectif : renforcer les pouvoirs de sanction dans le domaine du bien-être animal.
►Un dispositif pour détecter plus vite des signes de maltraitance
Au niveau local, l’Etat veut mettre en place "un dispositif réactif permettant de détecter au plus vite des signes de maltraitance et précisant les responsabilités de chacun en cas d’urgence. Ce schéma opérationnel pourra s'appuyer sur les organisations de protection animale, les vétérinaires et les structures agricoles (chambres d’agriculture, groupements de défense sanitaire …) susceptibles d’identifier les éleveurs en grande difficulté et d’apporter une aide logistique, ainsi que les collectivités locales et les services sociaux le cas échéant ».